Chroniques de la Prêtresse

De la chronique d'Adurus mon père, par Celeb d'Alatariel.


Las, Adurus laissa tomber son épée des tempêtes au sol. Son visage dur et impassible scruta l'horizon. La bataille avait fait rage la nuit durant. Ca et là les blessés côtoyaient les mourants. Le sang des cousins se répandait sur une terre noirci par la magie. La terre nourricière absorbait le fluide vital de ses enfants et pleurait la folie des mortels. La Garde Impériale des Faucons Blancs venait de remporter une victoire mais à quel prix.

- Le sang de tant de jeunes gens en héritage, la haine toujours si vive. Cela ne se terminera donc jamais ? pensa le paladin.
Son regard fut attiré par une aura bleutée, doux souffle divin que les prêtres répandaient sur les plaies de ce champs de morts. Isildur ne put s'empêcher de penser aux siens. Idrielle sa muse mais ausi leur petite Etoile Lunedor.
- Tant de sacrifices au nom d'un idéal inaccessible !!! hurla le guerrier aux étoiles.

Les prêtres ne l'avaient-ils pas forcé à rejeter sa Luni, si frêle elle ne connaîtrait jamais la joie et l'affection de ses propres parents. Cette guerre sainte ne pesait que déjà trop sur le destin de chacun. Adurus erra un long moment sur le champ de bataille.

Il aida de son mieux les blessés. Les prêtres dans leur fanatisme levaient des dagues de rituels et finissaient la besogne des guerriers mettant fin au fil tenu des vies des drows agonisant. Adurus ne put soutenir cet atroce spectacle.

- Arrêtes cela Pantin fanatique !!! hurla-t-il en arrêtant le bras d'un prêtre qui allait mettre un terme aux douleurs d'un nécromancien.
Ce dernier resta figé, scrutant le seigneur. Ses yeux fiévreux semblaient refléter une insondable folie.
- Mon seigneur, ne laissez pas ces perendhils vivants. Le dos tourné ils vous planteront une dague !! cracha-t-il.
- Prêtre ne défends-tu pas la vie avant tout ? As-tu oublié jusque cela ???

Touché au plus profond de lui, le prêtre tourna les pas. Adurus vit de la haine dans ses yeux et malgré lui, envia de ne pas avoir perdu la vie. Que valait leur cause, que valait leur foi ? ils n'étaient que des barbares pire que des bêtes, tuant pour une quelconque foi abjecte.

Un grognement de douleur détourna son attention. Le corps inanimé luttait contre les bras implacables de la mort. Se recueillant Adurus invoqua le souffle de sa déesse. Une aura azur se répandit sur le mage et les plaies se refermèrent. Le frèle corps bougea. Le nécromancien tourna son visage sur Adurus. Là il rencontra le miroir de son âme. L'ennemi à terre était une jeune fille dans la fleur de l'âge. Si ce n'était sa peau et ses origines, elle aurait pu être Luni ou ce que deviendrait sa fille.

- Chiya, pourquoi si jeune... pourquoi? prononça le paladin
- Vous m'avez sauvée ? je... une stupeur d'incompréhension apparut sur le visage de la jeune femme enfant.

Adurus lui tendit la main mais la jeune fille recula toujours à terre. Il comprit et rengaina son épée encore rougie par le sang de tant de vies. Une larme perla sur le male visage du paladin. La jeune elfe noir regarda la perle glisser lentement. Elle tendit une main gracile et le paladin l'aida à se relever.

Il restèrent un long moment à s'observer. Les derniers feux du soleil ensanglantaient le ciel et répondaient à la souffrance de la terre.

- Je suis Nillen Dir Asthil de la lignée des nécromants de l'ombre. La douce voix de l'enfant femme sembla déchirer les voiles de la souffrance.
- Chiya je suis Adurus E'lin d'Alatariel à présent.
- Adur ... déglutit la jeune femme. Le bourreau ? les yeux de l'enfant s'emplirent de respect mélé à de la terreur
- Ainsi telle est ma triste renommée parmi ton peuple, Chiya. Adurus pensa à ces dernières années. Combien d’âmes sa main avait cueillies ? Combien d’enfants ne reverraient plus leur père disparu par ses propres mains ? Le trouble l’envahit. Il jeta à terre son épée et regarda avec dégoût le sang séché.


La jeune femme ne pouvait s’empêcher de regarder son ennemi. Le célèbre Adurus pourfendeur de son peuple. Comment était-ce possible. Des contes de son pays natal et de sa caste tout semblait si flou : lui un fier combattant et la lame de la lumière, âme fanatique. Elle ne savait que penser, elle ne savait qu’haïr. Elle ne savait pas aimer ni ce qu’était le pardon. Elle tutoyait le royaume des morts et ne connaissait pas grand chose des vivants. Elle qui n’avait jamais connu ses parents.

- Vous ne m’avez pas tuée ? Je ne comprends pas, dit-elle avec douceur.
- Enfant, j’ai une fille. Elle deviendra belle tout comme toi. Crois-tu que j’aurais pu laisser faire cela ?

De la peine serra le cœur du guerrier. Cette enfant, n’avait jamais connu la compassion. Que valait ce monde décadent si la compassion l’avait quitté. Il tendit une main hésitante et caressa le visage de la jeune femme comme il l’aurait fait à sa propre fille. Des larmes scintillaient dans ses yeux émeraudes. Nillen se figea et l’effet de cette tendre attitude sembla ouvrir une brèche en elle au plus profond de son cœur. Là dans les tréfonds de son âme elle entendit un hurlement et le claquement d’une rage toujours présente.

Syriel hurlait son dépit et telle une muse monstrueuse elle jouait de sa perversion dans l’esprit de l’enfant. Une voix suave et douce susurra à l’oreille de la jeune femme :

- Oui ma douce enfant serre le aime le comme ton père ne l’a jamais fait et prends son sang, arrache son âme à ce monde et tu me rejoindra au panthéon de mes suivants. Tu tiens là la chance que tes frères n’ont jamais eu.
- Mais il m’aime comme un père ! ! ! je ne peux pas ! !
- Il t’aimera plus qu’un père, naïve enfant. Ces gestes ne sont point de l’affection. Il violera ton corps. Que crois-tu Nillen ? Tes cousins sont faibles et vicieux. Ce n’est pas ton père, il est l’assassin de ta race. Point d’affection paternelle ici mais des pulsions.

Nillen recula d’un pas. Adurus sentit ses doutes et ses tourments. Son visage empli de compassion pour l’enfant se tourna vers les étoiles.

- Chiya, je sais. Elle te pousse à me haïr. Elle ne sait que prendre et point donner. Notre déesse est juste mais nous nous sommes égarés. La lumière se teinte souvent de nuances et pâlit. Nos origines sont séparées par une longue histoire de sang et d’atrocités. Je ne te demande rien. Si beaucoup. D’accepter d’être ma fille pour une nuit pour si peu. Que tu me parles de ce que tu es de ta vie, …
- Je ne suis que confusion, seigneur Adurus. J’ai découvert tant d’émotions aujourd’hui : le plaisir de tuer, la souffrance et l’affection. Cela vaut bien une nuit à vos côtés. J’aimerais tant apprendre, comprendre.

Un cri sauvage retentit dans l’éther. En réponse les étoiles semblèrent rire et leur éclat se pâma des reflets mystérieux de Lunitari. Ce jour Nillen, qui devait devenir l’Impératrice sorcière passa une nuit, un Eden, un havre de paix aux côtés de l’ennemi. Le paladin et la nécromancienne, le père et son enfant échangèrent leurs souvenirs, leur idéaux et leur conscience de Norrath.

Au matin, une brume planait sur le champ de bataille. Adurus et Nillen dormaient paisiblement. Seul un témoin contemplait la scène, triste avatar de la haine. Son corps bouillonnait et sa haine n’avait plus de commune mesure. Elle avançait à grands pas en direction de la clairière où sa plus chère enfant, celle qui devait guider ses esclaves venait de ruiner les bourgeons de la haine qu’il avait insinué depuis sa plus tendre enfance. Elle devait payer tout comme l’homme à ses côtés devait lui faire la faveur de répandre ses viscères sur le sol d'Arcanos

.
Atteignant la limite de la clairière, la folie rageuse de son enveloppe changea de forme…… et Syriel ou du moins son avatar s'approcha du paladin et de la nécromencienne endormis l'un contre l'autre. Leur mort fut rapidement réglée. Elle incanta un sombre rituel et rit bestialement. Une belle journée commençait car deux recrues de choix intégraient son armée de morts vivants.

"

Lunedor sortit de la bibliothèque, son regard gris métalique, la sombre détermination de son coeur la poussait à se diriger vers le temple. Les habitants d'Alatariel furent surpris de voir l'ire de la Prêtresse alors qu'elle avançait déterminée en direction du temple.

Là elle pria Nienna et Tunare, leur demanda leur faveur. Elle sembla entendre le son d'un tintement éthéré. Elle regarda son fléau d'armes et sortit du temple.

Elle repensait à la rune sur une bague chère à son coeur, elle pensait à l'Oiseau Blanc et pleura un instant.

En arpentant le mausolée des Rois la cité cachée, je fut prise d'une nostalgie et d'une tristesse qui serrèrent mon coeur.

Je ne faisais que repenser à ce que j'avais fait il y a peu. Et avant tout je ne pensais qu'à lui.

Il incarne tant les idéaux de justice de compassion et d'honneur. Le Griffon, sa bannière, redoutable créature mais d'une noblesse qui lui ressemble tellement. Je n'aurais jamais cru ressentir celà à nouveau. Moi qui pensais que seule la foi et le devoir envers mon peuple suffiraient à satisfaire une existence.

Lunedor eut un sourire amer en repensant à l'outrecuidance qu'elle avait eu en gifflant le commandeur. Comment avait il osé scruter son coeur et son âme ainsi ? Elle rumina un instant et finit par s'effondrer en larmes. N'avait elle pas assez payé le prix fort en entrevoyant la possibilité d'aimer à nouveau.

A présent son coeur la faisait atrocément souffir. Elle repensait à la bague et sa rune symbole de celui qu'elle avait sans nul doute perdu.

- luny tu pleures chiya ? Eldric venait de la rejoindre au sein de la tombe de la Reine Surion Melwasùl.
- non mon ange ce n'est rien, je suis épuisée voilà tout.
- allons lunedor, je vois bien qu'une ombre s'étend sur toi. Que se passe t il ?

La Prêtresse se mordit les lèvres mais demeura dos tourné au barde. Puis se furent des sanglots qui résonnèrent au sein de ce lieu de sérénnité. Eldric s'approcha et prit Lunedor dans ses bras la réconfortant. Le barde eut les larmes aux yeux n'ayant jamais vu sa chère lunedor, qui avait toujours officier telle une grande soeur pour lui, dans un état pareil.

Il leva le visage de la prêtresse et la fixa intensément. Il sourit au petit oiseau fragile qui se tenait devant lui.

- la dernière fois où je t'ai vue ainsi pleurer Luny, je m'en souviendrai toujours, nous amenions Aldiyin dans sa dernière demeure lors de la Guerre des Larmes. Que se passe t il chiya ?
- oh Eldric, j'ai commis une erreur monumentale, moi et ma vanité.
- vanité dis tu ? j'ai du mal à croire en ce quolibet ma belle prétresse. Tu incarnes le devoir, la bonté et la compassion. Je t'ai souvent dit que tu étais par trop rigide Lunedor. Laisses toi aller, ne tentes point de contrôler ce qui ne peut l'être.
- que veux tu dire par là chiyu ?
- ton coeur luny. Telle une rose de ce jardin si tu n'ouvres point ton coeur à l'amour d'un homme, tu finiras par t'étioler et rejoindre les havres.

Eldric alla cueillir un Gilthanis qu'il offrit à la prêtresse. Elle tendit une main tremblante et voyant son regard gris le barde resta un instant interloqué. Puis il s'avisa de mettre le fleur dans les cheveux de Lunedor.

- qui est à l'origine de tes pleures ? qui est il Luny ?
- mais que veux tu dire Eldric ?
- je comprends ma fleur. Il doit être un homme exceptionnel
- oui oh Eldric je suis dévastée par le remord et anéantie par le chagrin.
- ainsi tu réapprends ce qu'est de vivre et d'aimer ma douce fleur. Eldric mit la main sur son coeur pui tendrement la mit contre celui de Lunedor.
- chiyu sver servu petit frère.

Lunedor recula de quelques pas et se tourna vers la tombe de la Reine. Eldric la regarda se rapprocher de l'autel. Elle déposa la fleur qu'elle avait dans ses cheveux sur la stèle.

- Luny j'ei envoyé un pli au conseil d'Alatariel, je suis en attente de leur réponse.
- Je sais Eldric, j'ai fait de même. Notre devoir est de veiller sur cette cité mais j'ai des projets pour restaurer la gloire de ces lieux.

Le barde et la prêtresse devisèrent ensemble et prièrent devant la tombe de celle qui fut l'une des plus grandes reines de la cité. Eldric finit par quitter ce lieu de recueillement. Lunedor resta seule longtemps à méditer en ce lieu emprunt de quiétude. Elle jouait machinalement avec une bague autour de l'un de ses doigts. Baissant les yeux elle regarda le bijou et éclata en sanglots.

Elle finit au bout d'un certain temps à se laisser allez à une torpeur qui avait commencé à monter en elle. Lasse elle s'endormit devant l'autel couchée dans un champs de fleurs que l'on nomme étoiles du Roi.

Etrion, je me devais de voir par moi même à quoi ressemblait cette cité. C'est ainsi que je partis comme pour un pélerinage afin de me faire une idée de ce mystérieux endroit.

Je l'avoue ce que j'y rencontré ne me plut guère. Ca et là des fanatiques du culte déambulaient tels des automates sans âme.

La ville semble porter les stigmates d'un gout d'inachevé tout comme les batiments semblent irradier d'une aura lépreuse.

J'avancais dans la cité portant dans ma main les versets de ma dèesse et brandissant son symbole sacré. J'eu l'occasion de rencontrer quelques âmes qui eurent le courage de converser avec moi.

C'est alors que je tombais à terre devant un affligeant spectacle : ça et là des corps gisaient sur des poteaux de torture ou encore pendant à des potences.

Je priais devant l'une de ces âmes égarées implorant la grâce de ma déesse tout en communion avec elle. Un certains nombre de ces âmes purent trouver la paix et je sentis l'aura douce de ma déesse.

Ce qui se passa ensuite, une joute verbale, car Etrion n'est point endroit où l'on peut parler de liberté d'expression ou de pensée.

Mémoire des anciens.

En ce jour, le ciel s'assombrit en la cité d'Alatariel. Le vent devenait glacial, je savais pertinemment que la fin d'Aristide allait apporter un temps, une saison où Mère Nature débutait son voyage vers les langueurs des frimats.


Je gagnai le temple afin de prendre en charge mon office lorsqu'une rumeur enfla et s'étendit jusqu'au temple. Le Roi Elmius à peine rentré de voyage venait d'être retrouvé inerte au palais.

Je baissai les yeux sur l'anneau du Roi, je regardais la rune, celle du griffon symbole de noblesse de la famille de sa majesté. Peu de temps après je regagnai la bibliothèque au sein du Vénérable.

Mes doigts fouillaient à tatons les tomes de savoir de ce lieu empli de serennité et de quiètude. Un grimoire attira mon attention : "chroniques du banni". J'ouvrais ce dernier et découvrait un texte qui toucha mon coeur de prêtresse. Il faisait mention de l'histoire du Paladin Beren et de son amour pour une mortelle ( back de Kàris Kelenwe personage de solenn).

J'avoue que je ne vus pas le temps avancer et je levais le nez du grimoire alors qu' l'aube apportait de la flamboyance dans le ciel. Je sortis de la bibliothèque empruntant la voie qui menait aux jardins de l'aube.

Là je contemplais le lever de l'astre lunaire tout en pensant aux rois et reines de lègendes de ma cité. Je chuchotais alors une prière à ma déesse lui demandant de bien vouloir me guider vers une sagesse retrouvée.

Je pensais au Faucon Blanc, de ces légendaires rois qui avaient eu la force de croire en un idéal d'absolu, de guider notre peuple. Je me jurais de suivre leurs illustres exemples et je me dirigeais vers le batiement du Conseil afin de déposer un pli.

Ce soir là un groupe, minuscules formes se déplaçait dans ce temple de la Terre que l'on nomme les couloirs de Sombre Acier.

Le magicien posa la main sur son baton et une lueur pourpre s'éleva. Nous regardîmes la voute de ce qui avait été construit par les maîtres de la Pierre, les maugrim, nains constructeurs.

Une cathédrale de pierre révéla sa majestueuse beauté. Les nains prouvaint une fois de plus leur art inégalé dans la capacité à transformer la pierre en joyau, témoin de la grandeur de leur civilisation.

Le groupe avança et entama la redécouverte de la cité, alors emplie d'une sombre ombre. A chaque détour, la vie semblait s'être comme mise en pause et l'on devinait ce qu'avit pu être Sombre Acier au temps de sa splendeur.

Ce soir là une elfe, un magicien, une créature céleste et un prêtre nain posèrent leurs yeux sur les secrets de la Cité de Pierre. L'émerveillement se teinta de stupéfaction et d'énigmes nombreuses quant aux raisons qui avaient bien pu anéantir une cité si puissante.

Chacun d'entre eux sortit de la cité, le coeur empli encore de l'imposante beauté de la cité et de la mystérieuse tragédie qui avait conduit cette dernière à un champ de morts.

Pourtant l'espoir ténu semblait en route, un nain qui respirait avait remis les pieds en Sombre Acier et posé son regard sur le trone vide....

La Communauté prit la décision de continuer à rechercher les indices. Tous étaient unis au prêtre nain et au désir de voir ce bijou de pierre retrouver le chemin de sa grandeur.

Chroniques d'une rencontre boulversante.

Ce soir alors que se termine mon office au sein du temple, je me décide à rejoindre la cîme du Vénérable.

Je ressens la sève vitale en lui, celle de la vie et à l'image de mon peuple de l'eternité. Je rejoins la couronne de L'Arbre de Vie et je me dirige vers une avancée que nous appelons Adil'Elwen, l'oeil du Coeur.

Là l'on peut mirer les couleurs chatoyantes des champs de fleurs, les arbres bruissant sous la caresse d'une douce brise. Lors je tends mon regard en direction de la forêt.

Mon regard ne voit que calme douceur et volupté mais mon coeur lui ne peut s'empêcher de revenir vers cette enfant que j'ai rencontrée.

Ce petit bout de femme, innocente et coeur en devenir, cette enfant qui tutoie les anges lorsqu'elle chante. Je ne peux que la comparer à la personne qu'était Eldric à son age. Je tends les bras en direction de l'Ouest, là le soleil rejoint la lune et flamboyant parre le ciel d'une teinte pourpre.

Je souris en pensant à nos différentes rencontres, cette enfant semble à l'image de ceux de son age incarner l'innocence, la joie, l'enthousiasme des coeurs jeunes.

Je demeure ainsi, mirant le panel des teintes du soleil couchant, telle la multitude de teintes et de nuances qui peuvent pousser un coeur à agir entre le mal et le bien. Je tends la main vers la fleur en cristal attachée à la chaine autour de mon cou.

Un dernier regard vers l'astre solaire et j'écoute mon coeur qui bat pour cette enfant Pauli qui m'émeut tant.

Lors je baisse le regard et comme sombrant dans un puit, mon devoir prend comme souvent le pas sur mon coeur et je me dirige vers la crypte des Rois et Reines anciens de mon peuple.

Copendium sociétal.

Ce soir, je ne peux à nouveau me résoudre à une tendre et douce langueur, le sommeil qui pourtant m'apporterait quiètude s'obstine à me narguer.

Je me dirige vers un alcôve sort le grimoire qui ne me quitte guère et entamme une réflexion. Peut être que la capacité à ne point ou ne plus commettre une errance réside en la démarche d'accepter un postulat si évident : quel est la plus haute valeur : le devoir ou la progression de l'individu.

A cette question je connaissais une réponse systémique. En tant que clercesse ma foi et le devoir pour les miens, ceux portant la bénédiction du sang elfique ont toujours pris le pas sur ce que je suis en tant que personne.

Avec le temps je ne peux m'empêcher de constater qu'il semble y avoir une limite à ce système de référentiel de valeurs. Il est édifiant de constater que sois tant à l'image de mon peuple par certains côtés.

Nous prônons d'une part des idéaux de lumière : culture, beauté, arts et j'en passe et d'autre part nous agissons sociétalement au sein d'un régime autarcique ou presque.

Protéger Alatariel en mon coeur, comment pourrais je ne pas la défendre, elle est devenue une partie de mon âme. Mais pourtant, lorsque je prends le temps du recul entre deux parts de mon vice caché qu'est le délice chocolaté au miel de Mérégrinn, j'en arrive à une conclusion des plus troublante : les elfes formeraient t ils une société sociable mais asociale.

Ne serait-ce que l'isolement de notre peuple, le culte du secret, le rejet des sangs-mélés les demi-elfes tels un affront à nos yeux. Nous prônons notre eternelle beauté et la sagesse de notre sang ancien. Mais alors pourquoi ne pas plus partager avec les seconds nés ou avec ceux qui n'ont pas eu la grâce de naître elfe. N'est ce pas là un devoir de sagesse, un idéal que de garder l'esprit et le coeur ouvert à ce et ceux qui sont différents.

Mémorial du Rituel de Retour.

Celà faisait maintenant dix éons que je passais mon temps entre le Temple du Vénérable et celui de Faenya.

J'avais encore en moi le poids de la culpabilité. Je n'avais pu me faire à l'insupportable idée du départ d'Eldric. Tant de questions et si peu de temps. Ce que je savais à présent de par ce que m'avait confié mes frères qui avaient mené enquête semblait tout à la fois brumeux mais avec du recul, éminement évident.

Eldric avait été retrouvé sans vie au coeur du passage menant à notre cité. Son coeur transpercé par une dague noire ayant des caractéristiques elfiques. Ce que j'ai pu rassemblait en retournant là où il séjournait m'a donné un autre ensemble d'éléments.

Une symphonie inachevée, la copie d'un ordre supposé émanant du Conseil d'Alatariel mais sans le sceau de ce dernier. Malgré mon chagrin cette découverte avait réussi à me faire sourire Seul Eldric pouvait agir ainsi sans se poser au préalable les bonnes questions

Je me suis rendue au temple du Vénérable et j'ai avoué ce que j'avais fait je pensais avoir agi en pur égoiste mais un ami des elfes m'a fait comprendre que c'était mon coeur et ma souffrance qui avaient guidé mes gestes

J'ai avoué au prélat du Vénérable que lors du rituel du passage, où j'avais demandé de pouvoir officier, lors de l'échange qui aurait du amené l'âme d'Eldric au sein des havres de nos ancêtres, je m'étais préparé avec la complicité de deux prêtres à une autre ritournelle

La bénédiction liée avait fonctionné mais je ne m'attendais pas à la résultante. Lors du Passage, nous avons enduit un chant se mélant à celui des origines et conduit Eldric afin non point de l'accompagner vers les rivages bénis mais de le joindre aux coeurs des Gardiens de Surion.

Ce soir je rentrais en Alatariel. Une terrible tristesse telle une deuxième peau m’entourait. A quoi bon lutter, je me sentais épuisée.
Je ne pus m’empêcher de me diriger vers las hauteurs du Vénérable Arbre de Vie. Il ait des douleurs et des plaies qui se sont emparées de vous.

Une Reine supposée diabolique m’avait déjà fait attendre cela. Je me dirigeais vers la crypte de nos rois et reines anciens. Là je restai longtemps pleurant sur la souffrance et la violence de ce monde.

Lasse, je sentais mon karma se dissoudre, je sentis le froid des pierres. Je n’entendais plus les voies des anciens. Je ressentais un appel, une envie d’abandonner ces terres.

A quoi bon lutter, à quoi bon se cacher derrière la Foi et le devoir. Face à tant de douleur, je me sentis brisée. Arcanos semblait avoir éveillé un espoir de folle en moi. Mais la raison et lassitude semblent avoir raison de mes forces.
Celles qui me restent sont si ténues. Je posais enfin une plume, celle de mes chroniques d’epoir. Malgré moi je souris avec amertume.

Je pensais à nouveau aux textes d’Eldric :

A MES COMPAGNONS
Je me souviens, la mémoire est si tenace,
Naguère la vie semblait si aisée, si aimable.
Naguère, les cœurs s'épanchaient, loin des fables.
Je me souviens, la mémoire demeure, douleur vivace.
Je me rappelle de nos débuts, nos âmes pures et éthérées
Naguère, nous ne redoutions point les lendemains
Naguère, nous cueillions les fruits de riches matins.
Je me rappelle de ce que tous nos désirs représentaient.
Aujourd'hui nous errons entre l'ombre et la lumière
Si loin de ce que nous avions même osé devenir
Si proche pourtant, de ce que nous rêvions d'accomplir.
Aujourd'hui, nous touchons d'obscures mystères.
Demain, que seront nos destinées et la charge de nos devoirs ?
Si fameux que nous soyons, il reste une mélodie imperceptible
Si glorieux que nous devenions, il reste un oiseau inaccessible
Demain sera, mais je te garde auprès de moi Espoir .

Je posais ma plume goutant aux délices culinaires d’Arcanos.J’entendis le bruit des vagues non loin. Un appel…..

Colère de la Mère.

En rentrant au temple cette nuit là, je regardais étonnée la blancheur de la neige couvrant notre cité. Comment était ce possible, comment la déesse de la nature, protectrice de la vie, de l’équilibre pouvait elle dans son ire, mettre en péril autant de vies.

D’après ce que j’ai pu comprendre, l’un de ses servants aurait trahi la déesse. Mais quel crime peut mériter une telle œuvre de mort en retour. Tous devraient payer pour les fautes d’un seul ? Que dire d’autre part de cette bête qui s’est levée dans la forêt de Syriel, ce dévoreur impie qui ramène les morts, telles des parodies monstrueuses.

Y’aurait il un lien, ou l’affaiblissement de la Mère de la Nature, Faenya aurait il permis à cette monstruosité de prendre pied en Arcanos. Quant à moi, vais-je enfin trouver cette quiétude que j’attends. Il y a tant de colère qui ne demande qu’à resurgir. Tant de doutes, tant de choses à faire si peu de temps parfois.

La lune se lève, bientôt elle sera pleine, nous retournerons au lac avec le groupe d’aventuriers afin de progresser sur la prophétie, de celui qui saurait anéantir la demi liche. Peu de temps ne passe et petit à petit les prêtres parviennent au sein du temple du Vénérable.

Nous prions ensemble notre déesse, elle qui guide au passage vers l’ailleurs, elle qui préside à la magie subtile des présages. Nienna Celebrindal, nous appelons ses augures, nous demandons sa grâce. Nous appelons de nos cœurs et de notre foi un message afin de nous guider en ces temps obscurs. Enfin nous prions pour que Faenya accorde son pardon aux créatures vivantes.

Une fois la cérémonie terminée, nous demeurons comme en suspens, observant les augures. En réponse, une rafale de vent entrouvre la porte du temple. Des étoiles blanches entrent dans le temple, leur pureté blanche semblant cacher la terrible froidure.

Le vent s’engouffre au sein du temple, semblant crier la peine des créatures agonisant en Arcanos. Il doit y avoir une réponse…