[Klaiya] L'espoir qui vit

** A une heure où il serait normal qui fasse nuit et qu elle dorme, Klaiya est assise sur un lit de l auberge du fourreau d'argent, bien éveillée. A un tournant de sa vie, elle pense à l'année qui est passée, aux évènements qui se sont succèdés et se dit que quand même, elle a fait un fameux bout de chemin.**
Arrivé sur Arcanos la haine en tête, la mort prête à surgir de ses mains, elle se voit plus heureuse que jamais.
elle attrape la sacoche qui ne la quitte jamais, qui se trouve au pied du lit, faisant attention à ne pas perturber le sommeil de Korto, et sort le paquet de lettres que Tauros lui a envoyées. enfin en mesure de les lire d'elle-même, elle se rend compte que le prêtre à qui elle demandait de lui faire la lecture pesait ses mots. Clairement, il ne l'approuve pas dans ses choix, entre autres celui de ne pas suivre dame Eleonore.
Pourtant, y pensant encore, elle se dit qu'elle a fait le bon choix. Si elle était entrée dans la Pretorie, c'était pour que la "tête" d'Astria soit protégée. Et en l'occurence, la tête d'Astria était partie en courant.
Klaiya avait alors fait un choix qui lui en coûtait. ravalant sa fierté, elle s'était mise au service de la régence, car elle voulait croire que cela pouvait être bénéfique à Astria. Tauros pourrait dire ce qu'il voulait, elle était à présent sûre d'avoir pris la bonne décision. Bien sûr, certains prétoriens, n'étant pas d'accord, étaient partis, mais cela lui importait peu. Les rangs avaient bientôt à nouveau été grossis, et bien que certains derniers évènements l'agacent, elle était assez fière de ses mercenaires.
Ils faisaient leur travail sans rechigner, obeissaient aux ordres et se montraient respectueux envers les régents.
Elle range les lettres, et décidément ne trouvant pas le sommeil, décide de farfouiller dans sa sacoche, se demandant si elle pourrait y trouver des choses intéressantes.
Elle trouve le mouchoir propre de Sorri, dans lequel se trouve le dernier souvenir qu'elle ait de sa mère: un morceau de son foulard rouge, celui qu'elle portait dans ses cheveux. Elle le déballe avec precaution. Bien sûr, elle ne pourrait le brises entre ses doigts... mais il est devenu un reflexe pour elle de s'en saisir avec douceur. Pourtant, il fut un temps où enfant elle le lestait avec des perles et jouait à la corde à sauter avec, mais bon voilà: c'est tout ce qu'elle a encore de sa mère. Elle porte le morceau d'etoffe à son nez, espèrant y déceler encore l'odeur de Katia. Bien sûr, il n'en reste rien. Klaiya referme le mouchoir, un ombre de regrets dans les yeux.
Etait-ce une odeur corporelle? ce mélange d'épices, un peu musqué... ou était-ce un parfum? Si seulement elle le savait. Comment se fait-il qu'en ce moment où, au fond, elle est plus qu'heureuse, elle pense à des souvenirs si tristes? Ses parents les forçant à fuir, sacrifiant leur vies pour qu'elles et Fatia vivent, puis le sacrifice de Fatia... sur un malentendu. elle pose le mouchoir à coté d'elle, sort le violon de Patrick grossièrement emballé dans une vieille chemise. elle se dit qu'il faudrait sûrement qu'elle le fasse accorder, peut-être même qu'elle se remette à jouer. Après tout elle avait promis à Korto de lui jouer quelque chose... voilà un peu moins d'un an.

* Elle sent une boule dans sa gorge. Elle se donnerait des claques... saloperies d'hormones. Elle range tout dans sa sacoche et la repose à terre. Elle se recouche et finit enfin par s'endormir*

** assise sur un banc, devant la statue de Sylla, Klaiya...s'ennuie à mourir. hier soir , comme tous les soirs, elle est venue voir les prêtresses de Sylla pour s'assurer que tout allait bien, mais voilà qu'elle se fait taper sur les doigts**

-ne pouvez vous donc vous tenir tranquille? vous attendez un enfant, c'est un état précaire. Soyez donc un peu raisonnable
Tel un enfant pris en faute, Klaiya reste donc là, assise, attendant qu'on lui confie même une toute petite tâche, mais non... à chaque fois le même refrain:
"vous devez vous tenir tranquille".
# quand même pas comme si je risquais de me tuer en faisant un peu de jardinage#
Et comme si elle avait lu dans aes pensées, la prêtresse de répondre "vous n'êtes pas là pour ça mais pour vous reposer"
Elle hesite. Elle sait que lors de sa dernière escapade près du village des brumes elle n'est pas passée loin, mais elle voudrait au moins pouvoir se balader normalement. ce temple, restant un endroit magnifique, on en a vite fait le tour. et les prêtresses ne l'autorisent que rarement à faire une promenade le long de l'eau: "par les temps qui courent, qui sait ce qui peut vous tomber dessus"
#Elenwée. voilà la pire chose qui pourrait me tomber dessus.# Elenwée en colere est l une des choses que Klaiya redoute le plus. et la pire des colères c est quand elle lui dit "c'est pour ton bien"
mettez devant elle un loups garou, pourquoi pas... mais un "c'est pour ton bien"... damnation.
Elle pourrait faire des exercices d'écriture, mais les prêtresses n'ont pas trop de temps à lui consacrer pour les corrections. elle pourrait faire un peu de violon, mais cela troublerait la sérénité du lieu.
*Klaiya étend ses jambes, s'étire.* à coup sûr, quand elle partira d'ici deux jours elle aura plein d'idées d occupations. mais là??? le vide. Les robes d'Elenwée sont terminées, et l inspiration la quitterait bien, l inaction aidant.

Encore une leçon pour Klaiya: ne plus jamais espèrer de ne rien avoir à faire...

Pendant un long moment, tout cela lui parut irréel.
Après que le corps d'Adam se fut envolé en poussière, Klaiya se dit que tout était perdu.
Qu'ils aillent sont au diable avec leur couronne maudite et leur lance. Qu'ils triomphent, selon elle la défaite est grande. Elle reste plantée au milieu de la place aux cotés de Korto quand tous s'agitent, ne les voyant même pas passer... à quoi bon?
Adam mort, Juliane partie... quel était donc le sens de tout ça?

Que ressent-elle? de la colère? de la tristesse? de l'amertume? Elle n'arrive même pas à le distinguer.
Pourtant, peut-elle se résoudre à partir?
Cela règlera-t-il les choses?
"allez, Klaiya ressaisis toi. Ce n'est pas toi qui es censée être blessée"
Elle ferme les yeux, serre les poings.
Il FAUT rester. Il faut se battre. Baisser les bras serait trop bête après tout le travail qu'Adam a essayé d'accomplir.
Etant restée assise sur les quais un long moment, elle se relève un peu péniblement, les jambes endolories. Elle ne sait pas exactement combien de temps elle est restée, mais le soleil est à nouveau couché.

Cette fois, pas pour Astria mais pour la mémoire d'Adam et l'avenir qu'elle désire, elle se relève. Il n'est pas dit que la souffrance aura été vaine.

Encore une visite au temple de Sylla... visites devenant de plus en plus pénibles s'il en est...
Car certes Klaiya n'a jamais été la grande amie des prêtresses mais les regards semblent chaque jour de plus en plus incisifs. Elle se dit qu'elle avait commencé à venir en ce temple car les pouvoirs de maître Zacham étaient "en panne", mais en même temps, elle ne se voyait pas demander à un homme de l'ausculter...
Elle est donc là, à attendre patiemment, ne détournant pas le regard quand on la fixe, mais restant à la place qui est la sienne.
Chaque fois, elle attend qu'on lui dise ce qu'on lui reproche. Oh bien sûr, elle s'en doute. Je dirais même qu'elle le sait, mais elle aimerait pouvoir au moins s'expliquer plutôt que d'être jugée et ... maudite... ?

Les enfants du refuge de la lune ne manquent jamais de lui déballer les ragots qui courrent sur elle: Un enfant sans âme, un enfant difforme, avec deux têtes et trois jambes... à cela elle répond avec un sourire que le charme de Korto rattrapera tout cela. Un homme tel que lui ne peut être père d'un enfant laid.
Mais au plus profond d'elle, elle ne le prend pas si bien.

Mais quoi? on est toujours le "saligaud" de quelqu'un... elle est la traîtresse des prêtresses de sylla, celle qui a abandonné leur élue. Cela la fait un peu rire. Car la reine ne lui faisait simplement pas assez confiance pour lui parler de sa fuite et lui donner l'occasion de la suivre, mais aussi...
Astria se faisant à la régence... cela fait-il de toute la populace un traître?
que de gens à maudire...