Les Chroniques d'Arcanos
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 Oranes et les délices de l'indescence

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Glukosse
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MessageSujet: Oranes et les délices de l'indescence   Oranes et les délices de l'indescence Icon_minitimeVen 25 Avr - 21:44

Comme à chaque fin de journée, Pierlecky et Gunthav se rejoignent à l'auberge pour échanger les rumeurs du moment ou simplement boire un verre en reluquant le derrière des coureuses de rempart. En entrant ils virent l'aubergiste fixer le plafond d'un air rêveur, pendant qu'il frottait machinalement une chope vide avec un torchon à la propreté douteuse.

" Salut vieu, tu nous sers la même chose que d'habitude ?
- Oh... Pierot et Gugus, comment va ?
- Ca va comme ça peut... j'ai pas vendu grand chose, répondit le deuxième.
- Vous passez vot'journée dehors vous, z'avez bien d'la chance... Hum... Moi j'suis là à servir une clientèle insatisfaite !
- Ooh...! Pas la peine d'êt'aussi 'xécrable vieu... Qu'est-ce t'arrive ?
- C'est cette nouvelle... Une étrangère qu'est v'nu avec l'Elizéa encore. Liliha quelque chose du genre...
- Bah quoi ? Tu t'y prends mal avec les biches maint'nant ?
- Mais non, c'est pas ça ! Elle a fichu mes filles à la porte toute l'après-midi...
- Hein ? Mais s'pas toi l'chef ?
- Si si mais... Disons qu'elle les a humilié en public et qu'ça les a pas plue. J'vous raconte rien pas'c'que sinon on va encore me sermoner. Pis j'ai rien dis, elle est venu avec une belle p'tite bourse pour prendre une chambre. Moi j'y croyais à une p'tite catin encore alors j'lui ai filé celle du fond, seulement l'était point propre alors l'est rev'nu m'demander d'faire du rangement... t'imagine ?
- Et après ? T'l'as renvoyé ?
- Que non, elle m'a dit ça poliment mais... Enfin, elle est mignonne toute plein c'te gamine... c'pendant quelque chose me trottine.
- T'as pris l'coup d'foudre ?
- Mais non ! C'est pas ça... Elle me f'sait languir avec son décolleté et... Puis zut, j'la trouve pas nette.
- Moi j'veux bien la voir ta petite catin, j'ai pas tiré un coup d'puis un moment.
- C'en est pas une, Pierot. Elle avait des yeux jaunes comme ceux d'un bestiaux d'la jungle ! Elle lançait d'ces regards fondants sur les gens, mais j'sais comment sont les filles... Elle ! Elle veut mettre son empreinte. Gardez bien l'oeil ouvert et la bringuette fermée, qu'j'vous conseil, vous deux. Elle s'fait prendre pour une petite niaise sympathique et capricieuse, mais des gars l'ont vu faire des allés-retour dans la caserne. Et puis, elle jouait aussi d'la guitare, un genre d'air qui donne la chair de poule ! Comme ces adorateurs de Syriel !
- Oh bah parle moins fort, c'est pas le moment de s'attirer les foudres des prêtres. "


Dernière édition par Glukosse le Jeu 26 Mar - 10:48, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Oranes et les délices de l'indescence   Oranes et les délices de l'indescence Icon_minitimeDim 27 Avr - 15:42

Oranes passait les portes de la ville pour la énième fois de la semaine, à dos de sa belle monture noire, Archalion. La reconstruction d'Etrion était déjà en marche et à chaque retour dans la cité elle pouvait constater son avancement. Il n'était pas difficile de trouver la main d'oeuvre nécessaire pour rebâtir les maisons, puisqu'étant constituée des réfugiers de la ville ou simplement de vagabonds profitant de cette chance d'avoir un travail, ainsi qu'un toit. Même le gros Gaston avait été remplacé par un autre grand gaillard lui ressemblant comme s'il aurait s'agit d'un jumeau, d'ailleurs tout le monde l'appel Gaston en souvenir de l'ancien portier.
La population ne regardait plus telment Oranes comme avant, déjà par ce qu'elle se promenait en découvrant ouvertement ses cornes, puis par ce qu'elle oeuvrait maintenant de concert avec le capitaine Sad et la nouvelle reine, Arabel. L'arrivée de cette dernière fut des plus chaotiques, la jeune femme pensait que le pire était à venir mais finalement celle qui se présenta comme un hystérique dévoila une face plus calculatrice et reposée. On ne pouvait pas lui en vouloir, d'autant plus qu'Oranes pourrait certainement lui demander son assistance pour percer le secret de ses pouvoirs, de son ascendance démoniaque.
Elle se dirigea vers le palais en tirant de son petit haut un parchemin enroulé détenant les motifs de sa dernière mission. Elle se présenta à deux serviteurs, jeunes et novices, troublés tant par la tenue frivole de la jeune femme que par le malaise de servir quelqu'un qui n'a pas de poste officiel encore.
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MessageSujet: Re: Oranes et les délices de l'indescence   Oranes et les délices de l'indescence Icon_minitimeDim 4 Mai - 0:17

Les cloches du temple sonnent mais l'heure n'est ni aux prières ni aux supplices. Les hommes et les femmes d'Etrion se rassemblent devant le temple mais personne, en dehors des serviteurs de Syriel, ne peut entrer dans le lieu sacré.
Oranes Caîn est debout devant l'autel, face à une masse de personnes encapuchonnées, assises dans des rangées de bancs. La position est plutôt inconfortable mais c'est un effort nécessaire... " Ces gens sont comme des brebis égarées, sans leur prêtresse... " ronchonna intérieurement la jeune femme. C'était là bien une preuve que le clergé de la déesse Haineuse s'était partiellement affaiblie, malgré la purge de la dernière cérémonie. A moins que les événements n'aillent trop vite pour eux, chose que partage Oranes mais pas sans satisfaction pour autant. Ne prêtant plus attentions aux paroles monotônes et interminables du prêtre, elle s'éloigna dans son esprit pour reprendre calmement la suite des derniers faits.

C'était il y a cinq jours, la reine Arabel la convoquait au palais pour qu'elle échange les dernières nouvelles et mettre au point la suite des décisions majeures. En entrant dans la pièce isolée où elle s'entretenait avec elle, son regard se posa tout d'abord sur le cadavre charcuté d'un serviteur, au pied du fauteuil sur lequel la reine était assise. Il lui fallut faire un effort pour ne pas sourire : Arabel rêvassait l'épée à la main avec une marque d'ennui et de mélancolie dans son regard habituellement glaçant. Comme une enfant qui s'ennuyait.
" Vous m'avez demandé, ma reine ?
- Oui, chevalier. Assied toi et parle moi des nouvelles. "

Oranes s'exécuta en prenant soin de ne pas mettre les pieds dans la marre de sang qui souillait le tapis.
" Les travaux progressent à un bon rythme, l'accès au quartier souterrain sera bien réouvert et la tour des arcanes achevée. Parallèlement une certaine main d'oeuvre peine un peu à la tâche, mais dans l'ensemble c'est assez convenable.
- Qu'attendent-ils alors ?
- Vous connaissez ces créatures, elles ont toujours quelque chose à redire. Peut-être qu'ils seront plus dociles si vous les punissez, ma reine.
- Oui, j'aimerais mais ça devient lassant... Le travail et la détente ne sont pas bons associés. Les enfers me manquent, ici les lamentations feraient à peine frissonner un gobelin. Syriel est difficile à satisfaire.
- Probablement, mais cela présente un intérêt pour que la ville prospère.
- Ca m'est égale.
- Souhaitez-vous entendre mon rapport sur le commandant Sad ?
- Non... En fait je préfère être seule. Serviteur, apporte moi à manger.
- Il est mort, ma reine.
- Hm, c'est vrai... Il fera l'affaire. "


Après quoi Oranes la salua puis tourna les talons plutôt que d'assister au repas macabre de la reine. Les jours qui suivirent, elle resta plongée dans un vieu grimoire traitant des Tana'ris. Son pouvoir prenait de l'ampleur mais il lui manquait encore la maîtrise et celle-ci passait inévitablement par l'apprentissage de la langue abyssale. Bientôt, elle serait en mesure de plier sous sa volonté une créature des abysses, démon, peut-être celui qui lui a fait don de ces cornes.
Mais un soir, un jour avant la cérémonie plus exactement, la déesse Haineuse fit irruption dans son esprit. Oranes menait une tentative d'invocation quand la voix perçante et orageuse de Syriel mit fin à sa concentration.

" Accorde moi ton attention, petite mortelle fragile ! "

Surprise, elle n'avait pas tout de suite compris l'origine de ces brusques maux de tête, avant que la déesse ne reprenne la parole.

" Ton sang empeste le soufre et ton âme s'est faite séduire de gré par le pouvoir. Il y a du potentiel dans ta carcasse que je retrouve chez ma championne, mais tu demeures sensiblement différente. Tu veux le pouvoir, mais tu n'as pas encore l'étoffe nécessaire pour être le bras de ma vengeance. "

Oranes restait silencieuse, la bouche bêtement entre-ouverte sous l'effet de la stupeur. Mais la déesse continuait et chaque mot infligeant un frisson désagréable à la jeune femme.

" Arabel t'a désigné de par mon biais pour être celle qui lui succèdera s'il advenait qu'elle mourrait, mais tu te doutes bien que cela n'arrivera pas avant une éternitée, petite mortelle ?
- Oui, ô déesse.
- J'ai pris l'âme d'Arabel aux enfers mais je peux l'y remettre. C'est une offre que je te fait, mais en retour tu devras m'envoyer d'autres âmes.
- Entendez-vous que je peux prendre la place d'Arabel, déesse ?
- Oui, petite garce ! Mais cela ne te dérobera aucunement à mes exigeances, à savoir ma vengeance !
- En quoi une personne que vous affirmez faible peut-elle assouvir votre désir, puissante déesse ?
- Je peux aisément t'éclairer, te donner accès à certaines choses en toi que tu cherches à dominer. Je peux t'insuffler du pouvoir. Je t'élèverai au rang de reine, pourvue que tu conduises la déstruction d'Astria !
- Déesse, ô Syriel, je ne peux pas refuser une offre aussi allèchante... J'accepte de vous servir, mieux que je ne l'ai fais jusqu'à présent. Faîtes de moi la nouvelle reine !


Aussitôt le rire sinistre et froid de la Haineuse résonna dans son esprit en un écho douloureux, puis elle se sentit transporter, comme élevée du sol, avant de chuter mollement et que l'obscurité ne fasse barrage à sa vue. Repenser à la suite était hors de son pouvoir : la confusion, la rêverie, le départ d'Arabel à travers un portail de braises. Les choses se sont enchaînées trop vite pour son regard mortel, mais au bout de ses peines Oranes Caîn trouva un semblant de sérénité. C'était aussi comme un simple sentiment de confiance mais cela se traduisit par un apprentissage rapide. Elle s'isola un moment pour remettre les choses au clair, laissant Etrion sans reine et dans l'insousciance. Et voilà qu'aujourd'hui, il faut reprendre le trône et avec lui l'ensemble des responsabilités de reine. La population l'apprendrait sous peu, ainsi que ses plus hauts serviteurs. Le prêtre de Syriel termina ses prières et l'assemblée de croyants se prosterna en récitant des chants de louanges. Ce n'était pas pour elle, évidamment, mais pour la statue à l'effigie de la Haineuse derrière l'autel. Il fallait trouver une nouvelle grande prêtresse pour que le culte soit avec elle, la nouvelle reine, et que les sacrifices soient accomplies par leur intermédiaire.
Un peu plus tard, elle fit le tour du palais sous un oeil nouveau avant de convoquer un serviteur.

" Avertissez les membres de la hierarchie, je veux que tout le monde sache : Arabel s'en est allé aux enfers. Je gouverne à sa place, désormais. Je veux que mes hommes d'honneurs viennent me voir. Part et sens toi honnoré de recevoir le premier devoir exigé par ta reine. "

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Glukosse
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MessageSujet: Re: Oranes et les délices de l'indescence   Oranes et les délices de l'indescence Icon_minitimeSam 10 Mai - 19:47

Oranes s'élançait au trot sur sa monture, Archalion, pendant que le dénommé Zach suivait de près son allure soutenue. On venait tout juste de lui dire qu'un convoi en provenance d'Astria se dirigeait vers le village des brumes, avec dans son chargement une épée magique qui intéressait un mystérieux "maître". Qu'on lui demande à elle, une reine, d'effectuer une telle besogne ne pouvait être un hazard : cet homme de main était au service de quelqu'un de secret, de puissant mais surtout, une autre affaire se cachait derrière tout ceci. Sa première intention était de savoir quelle était cette arme, pour ne pas mettre la main sur n'importe quoi. Tandis que Zach, avait qui elle avait échangé quelques paroles, avait accepté de la suivre.
A hauteur du lac aux pommiers, Oranes descendit de cheval et continua à pieds jusqu'à la croisée. Il sembla, une fois là-bas, que le convoi n'était pas encore arrivé. Soupirant et cherchant une ruse, la jeune femme appréciait peu mais était à la fois exitée par ce travail, car ce genre de boulot, elle n'en avait pas accomplie depuis plus d'une année. Par mesure de sécurité et pour ses relations officielles, elle s'était vêtie d'une cotte de maille par-dessus sa tenue de combat habituelle. C'était peu, mais de toute façon elle s'était finalement décidée à ne pas être vue, tout simplement.
Le duo prit par le temps poursuivit vers l'ouest en longeant la route d'Astria. Ce ne fut qu'au poste de garde qu'ils purent voir un boeuf chargé de sacs, tiré par un homme. Ce ne pouvait être que celui-ci, car le capitaine des Aigles Noirs, Shaleesa, se chargeait personnellement de sa protection. Oranes et Zach étaient invisibles, donc il ne vit personne. Le mercenaire laissa la bête au pied du mur et s'éloigna, tandis que les deux autres s'approchaient de l'animal. Oranes eut à peine le temps de plonger la main dans les sacs que le rôdeur réapparut soudainement... Il ordonna à Zach de se présenter, mais ne sembla pas voir Oranes, plus discrète qu'une ombre.
Pendant que l'autre jouait la comédie pour qu'elle gagne du temps, elle se mit à rechercher l'épée à tâton, jusqu'à toucher une barre de fer longue. Ce devait être une très grande lame, qui plus est, il lui faudrait retirer les sangles qui soutiennent les sacs.
De son côté, Zach réussit à faire cracher par Shaleesa qu'il transportaient des armes pour le village. C'était de mauvaise augure et Astria se préparait réellement à une invasion de la part d'Etrion... Oranes esquissa un léger sourire, trouvant amusant l'idée de donner des armes à des pêcheurs qui n'ont probablement jamais eut à combattre pour la majorité.
Revenant à la réalité sous l'effet du ton suspicieux du mercenaire, elle se décida à prendre de gros risques. Sur la pointe des pieds, elle se faufila derrière son compagnon et lui murmura de se tenir prêt à courir vers le sud. Quelques secondes après, son diadème projetta une masse ombrageuse et noire comme le néan sur un rayon de cinq mètres autour du boeuf. Oranes profita de la confusion pour défaire avec agilité les sangles puis de prendre la lame... Son sort d'invisibilité était dissipé, aussi elle espèra que le mercenaire n'avait pas pu la voir à travers sont sort de ténèbres. Surprise par le poids de l'épée à deux mains, elle dût se lancer un sortilège de force pour suivre les traces de Zach, avant de se remettre invisible... De justesse. Tous deux disparurent pendant que, dans un dernier coup d'oeil en arrière, Oranes confirmait la réussite de sa ruse... le mercenaire étant penché sur sa bête soulagée du poids inutile d'une épée magique.
De retour à Etrion, les deux retrouvèrent le commanditaire dans la cathédrale de Syriel. A l'abris des oreilles ou des curieux, ils commençèrent à se disputer le prix... En tant que reine, après tout, elle pouvait exiger le quintuple du prix prévu. L'homme de main semblait vraisemblablement incertain de son affaire, reculant et craintif devant chaque menace. Toutefois, il persistait à dire que la fameuse épée était maudite. Oranes n'en crut aucun mot et demanda à Zach de lui trancher un bras avec la dite arme, mais sa réaction fut surprenante. Son compagnon empoignait l'épée à deux mains, mais il semblait lutter intérieurement contre des pulsions meurtrières. L'autre homme expliqua pendant ce laps de temps que l'épée appartenait à des temps anciens, au-delà de l'apparition de Syriel, et qu'il avait appartenu à un chevalier noir. C'était une possession allèchante, mais en voyant Zach rompre le contact entre ses doigts et la garde de cuir avec un soupir de soulagement, elle dû se résoudre à cèder l'épée au sous-fifre. Elle tira cependant encore de lui le double du prix, mais aussi que son "maître" s'intéressait aux artefactes de la même espèce que cette arme maudite. Il la mit dans un sac noir, probablement pour le préserver du pouvoir maléfique, puis quitta le temple en laissant derrière lui deux bourses de vingt mille pièces.
Cette histoire avait attisé sa curiosité, mais ses surprises continueraient d'aller crescando les jours suivant.
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MessageSujet: Re: Oranes et les délices de l'indescence   Oranes et les délices de l'indescence Icon_minitimeMar 20 Mai - 1:15

La frustration était grande, bien trop pour qu'elle puisse laisser cet affront impunie. Oranes n'avait pas pu mettre la main sur le magicien Agamaniel, celui qui avait très certainement assassiné sa noble monture. Ce vieu singe était plus rusé qu'il n'y paraît, plus puissant aussi, mais il n'avait aucune notion de l'honneur.
A défaut de sa vengeance, Oranes réagit comme elle l'avait toujours fait lorsqu'on ne répondait pas à l'un de ses caprices : se venger sur n'importe quelle autre chose à portée. Ce fut l'auberge du gobelin, sur la route d'Astria, qui eut à essuyer les suites de l'incident...
Elle tendit d'abord le bras vers une fenêtre du bâtiment et la fit voler en éclat à l'aide de projectiles magiques. Après quoi, elle envoya d'un geste maîtrisé une petite bombe incendiaire conçue par l'un de ces rares alchimistes... Elle explosa à l'intérieur et déversa un torrent de flamme qui mit rapidement en feu le premier étage. L'aubergiste sortit en hurlant à l'aide mais personne ne semblait présent, à part la cavalière responsable du carnage, semblable à une ombre indistinguée du paysage sous l'effet d'un camouflage magique. Celle-ci se rua alors sur le pauvre homme et lui taillada la gorge d'un geste sec et précis. Le changer en goule aurait trop attiré l'attention sur Etrion, tandis que là on pourrait attribuer le meurtre aux bandits à proximité, aussi Oranes n'en demanda pas plus et reprit la route au galop.
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MessageSujet: Re: Oranes et les délices de l'indescence   Oranes et les délices de l'indescence Icon_minitimeMar 3 Juin - 15:56

Alors qu'Etrion profite d'une vie sensiblement améliorée par la politique à tendance commerciale de la cité, la reine n'en reste pas moins insatisfaite. Parfois, elle sort de son palais et s'installe dans la ville pour jouer de son instrument un air de musique envoûtant mais emprunt d'une pointe de mélancolie. Parfois méfiante, d'autres fois très ouvertes, ses sujets aussi divers soient-ils ressentent les sauts d'humeurs de la dirigeante. Quelques uns affirment qu'elle serait las de son rôle, en manque de liberté ou de compagnie, d'autres prétendent qu'elle ne fait que se distraire, certains encore estiment qu'elle veut se rapprocher de la population en se donnant une image plus "humaine". Quoi qu'il en soit, ses heures passées sous la musique éveillent au sein du petit royaume une atmosphère plus sereine.
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MessageSujet: Re: Oranes et les délices de l'indescence   Oranes et les délices de l'indescence Icon_minitimeSam 19 Juil - 16:47

Oranes Caîn retourna à Etrion par l'intermédiaire d'un portail, dont l'activation fut quelque peu ralentie par son humeur bien entâmée. Elle venait de subir une humiliation de la part du roi Elmius, brisant pour de bon le semblant de relation qu'ils avaient cultivé. Ce n'était pas une défaite cependant, aussi à son retour au palais son premier ordre fut de convoqué le scribe pour coucher sur parchemin le compte-rendu de sa courte visite. Le roi jouait avec les lois pour amener ses adversaires devant lui sans forme de procès, c'était déjà suffisant pour remettre en cause la légitimité et le bien fondé de son pouvoir.
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MessageSujet: Re: Oranes et les délices de l'indescence   Oranes et les délices de l'indescence Icon_minitimeJeu 11 Sep - 2:48

Une journée comme nul autre, Oranes se prélassait dans son trôle à la manière d'un paysan après une dure journée de labeurs, mais fructueuse. Son regard était nouveau sur ce qui l'entourait : les murs, le ciel, la ville... Pendant une longue année elle avait été plus ou moins asservie au caprice d'une créature tombée des étoiles. Trop peu aujourd'hui savaient à quand remontait cet événement, sauf Damian probablement, car elle se souvenait de cette nuit à la croisée quand Saagar déchira le sol d'une terrible déflagration. Défiante, elle pensait alors pouvoir se jouer de lui, mais très vite il fit preuve de son pouvoir et confirma qu'il n'était pas à prendre à la légère.
Lorsque Saagar prit l'orbe et disparut, ce fut comme si des chaînes s'étaient brisées. Cet avatar capricieux ne lui imposerait plus ses directives. Syriel de son côté va devoir faire face à un contre-pouvoir, de telle manière qu'elle aura peut-être une meilleure conscidération pour ceux qui acceptent de la servir, enfin. Le rituel avait été éprouvant, violent même. Les membres de l'alliance n'avaient pas fait preuve d'un grand enthousiasme, seule une poignet s'était montrée disciplinée en acceptant de la soutenir durant l'invocation. Les autres ne méritaient pas mieux que du mépris : des lâches, repensait-elle, qui n'ont pas le courage d'endosser la honte de la soumission à un dieu pour sauver leur patrie.

" Peu importe ! " marmona t-elle pour elle-même. Etrion était pleinement sous son pouvoir, à la merci de ses ambitions. La ville va connaître des jours meilleurs, elle en est certaine, et la guerre qui vient sera le glas de cet audieux souvenir, celui de cette captivitée.
Elle soupira en baissant son regard sur Seikyo, ce beau trésor, pleinement concentrée à lui offrir de belles attentions au pied du trône. Elle comptait parmi les nouveaux visages de la cité, mais elle était dans son cas précis sa petite créature personnelle. Oranes croisa les jambes en effleurant doucement les crânes de son trône et l'esclave suivit son mouvement pour ne pas interrompre son action, docilement.

" Savours ma belle, comme je savours ces heures. "

Nous partons en guerre, je brandirai notre bannière, nous vaincrons le slaad humilié et nous reviendrons en triomphe à Etrion. Mon royaume ne vivra plus de ces violences inutiles et rayonnera sur l'île entière.
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MessageSujet: Re: Oranes et les délices de l'indescence   Oranes et les délices de l'indescence Icon_minitimeSam 13 Sep - 1:23

Oranes ouvrait lentement les yeux, ses paupières lourdes et la tête douloureuse. Sa vision fut embrumée malgré la faible obscurité, car c'est des ténèbres qu'elle revenait. Des images peu précises qu'elle essayait de reconstituer dans sa tête... Marla souffrait d'une lutte intérieure et elle était venue à son aide, l'enmenant sur une plage du village de Bruma, avant que la chose qui tentait de soumettre son corps ne triomphe et n'envoit un sortilège de mort sur elle. Prise de courte, elle n'a su former une barrière mentale assez tôt et le choc fut sans pitié. Après cela c'était un cauchemard abstrait et désagréable, une sensation de froid intense avant qu'elle ne ressente définitivement plus rien. Elle se réveillait à peine.

Ses doigts se reserrèrent sur un drap, elle devait être dans un lit. Son regard confirma ça tandis que deux anneaux magiques la régénèraient rapidement, jusqu'à ce qu'elle eut la force de se redresser.
Marla était agenouillée au pied du lit, rongée par la panique ou le remord, elle ne savait pas exactement mais elle choisit de s'asseoir sur le rebord pour la rassurer. Elle en avait vu d'autres après tout, ceci ne lui faisait plus vraiment peur, bien qu'un goût amer et profond soit resté. Elle constata qu'elle portait des bandages, sans doute le sort n'avait été qu'un des prémices à des séquestrations... Peu importe. " Nous devons empêcher cette chose de recommencer " c'était sa préoccupation unique.
En se relevant avec Marla, elles partirent toutes les deux rejoindre Etrion au galop en manquant parfois de renverser des passants. Là-bas elle s'enfermèrent dans la grande salle de rituel, pouvant supporter des tentatives de lancé de sortilèges relativement dangereux. Elle mit rapidement la main sur un de ses vieux grimoire quand le roi Oloth les eut rejoint, mais il ne fut d'aucune utilité et sa seule solution était d'abattre l'ensorceleuse... Pas question, bien entendu, pour Oranes.
Un rituel d'identification s'imposait pour savoir ce qui souillait le sang de sa maîtresse des arcanes, aussi elle prit soin de faire perdre connaissance à cette dernière avant de l'accomplir en hâte. L'effet ne fut pas celui attendu et Marla se releva... avant que son reflet n'apparaîsse. La créature nargua Oranes et son hôte, leur assurant qu'elle ne pouvait pas vivre sans sa présence, avant de s'en prendre personnellement à la reine. Son regard se figea dans celui de la bête indésirable, quand on lui informa de son action ignoble alors qu'elle était dans le coma : la créature s'était nourrie de son sang...
" Votre sang est exquis, mais pas plus que celui que vous portez en vous. "
Le monstre s'en était prit à sa chair, Oranes sentait l'énergie négative crépiter entre ses doigts et son coeur bouillonnait de rage mais aussi de peur. Cette chose devait impérativement disparaître, au prix de la vie d'une amie s'il le faut.
Toutes recommençèrent plus tard le rituel pour réinvoquer la créature disparue entre-temps après une dernière réplique narquoise. Marla acceptait le risque de mourir, accomplissant d'elle-même le procecus qui la sauverait ou la détruirait. Encore une fois le résultat ne fut pas celui attendu et une vieille femme apparut au milieu du pentagramme.
" Ma fille, c'est toi ? "
Un coup de tonnerre dans le coeur de Marla qui fit écho chez la reine. La mère de la maîtresse des arcanes, celle qui était responsable de ces cornes, de ce rituel d'invocation qui lui coûta la vie et enferma une créature en elle. Elle se défendait de vouloir protèger Marla en lui ayant mit le supposé démon dans son corps, prétextant qu'elles avaient été poursuivies dans le passé par de mauvais gens. Oranes y voyait clair, c'était un jeu du démon, mais pourtant cela semblait tant authentique... Elle resta immobile à observer la scène derrière l'apparition.
Le ton monta rapidement, l'ensorceleuse s'obstinait à ne pas croire à l'illusion, qui répliqua en empruntant des menaces et des insultes... jusqu'à en dire trop.
" Tu es une erreur, tu n'aurais jamais dû voir le jour... "
La reine voyait la détresse dans les yeux de sa partenaire, mais son coeur battait soudainement plus fort dans sa poitrine... Si Marla avait été touchée, Oranes revoyait défiler un autre instant de son passé. La peur grandissait en elle et il fallait immédiatement en finir, avant que la chose n'ait raison de leur volonté. " Marla, donnes moi la dague ! " Cria t-elle alors en contournant le pentagramme. La créature ne pouvait pas mourir, le premier essaie s'était montré sans succès, il fallait plus qu'une simple attaque.

L'ensorceleuse absorbée par son face à face cèda la dague rituelle à Marla, avec laquelle elle s'était fait une entaille. Oranes lècha doucement le sang perlant de l'ensorceleuse sur la lame froide, dans un geste intuitif et sans fondement véritable, sinon le lien entre les deux êtres se fondant sur un même sang. Pourtant son coeur lui dictait sa démarche, la situation la touchait directement elle-aussi... Puis retournant derrière l'apparition, qui redevint entre-temps une seconde Marla Bloom, elle empoigna fermement son arme et transperça la chose. Cette fois elle eut la sensation agréable du fer pénétrant la chair sans trancher le vide ni rencontrer d'obstacle. Elle tourna lentement la lame à l'intérieur et le monstre s'effondra au sol.
" Pour te protèger... Ta mère disait la vérité, elle voulait te tuer, je suis intervenu pour te sauver... " furent ses derniers arguments. Oranes rendit la dague à Marla. Ce devait être son devoir de briser ses chaînes. " Tu as besoin de moi... Je t'ai sauvé la vie. " Mais la femme n'écouta rien et égorgea son double... " Le miroir ne sert pas à faire prendre conscience de la réalité, mais à l'obscurcir " cita la reine avec résolution, pour marquer la sentance.
Le silence retomba avant que le chaos ne se relève d'emblé : Marla s'étalait sur le sol et était prise de spasmes. Oranes vint alors se pencher sur sa partenaire et lui offrit de son sang, espèrant que cela la sauverait. Le démon avait-il dit la vérité, finalement ? Allait-elle mourir sans qu'elle ne puisse rien faire pour la sauver ? Ca ne devait pas finir de cette manière, Oranes se releva en brandissant sa rapière et détruisit tour à tour les encensoires disposés autour du pentagramme, souhaitant intérieurement que cela rompe un possible lien subsistant entre Marla et sa partie indésirable, qui entrainerait l'ensorceleuse avec elle dans sa chute... Mais à son soulagement Marla reprit connaissance.
" Mes pouvoirs ... "
C'était un risque auquel elle n'avait finalement pas pensé, mais elle était heureuse de la savoir en vie. Elle réappendrait et -si elle gardait confiance- retrouverait peut-être sa magie innée. Oranes lui souhaitait de tout coeur, tandis que sa main se posa instinctivement à son ventre. Elle se mordit la lèvre inférieure nerveusement, se demandant si tout le monde sortirait indemne finalement de cette expérience.
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MessageSujet: Re: Oranes et les délices de l'indescence   Oranes et les délices de l'indescence Icon_minitimeMer 24 Sep - 21:22

Comment décrire sa frustration ? Elle avait attendu si longtemps sa vengeance et elle ne pouvait partir avec ses pairs pour détruire Arot, après tout ce travail, aucune gloire ne lui viendrait. Elle resterait dans l'ombre. Sa bataille personnelle avait toutefois son importance aussi elle regagna sa chambre sans broncher tandis qu'elle voyait au loin les troupes s'éloigner. Son ventre lui faisait anormalement souffrir, malgré les prudences qu'elle prenait. Mais elle n'avait pas prévu le pire...

A peine la porte de sa chambre fut-elle fermée, à peine fut-elle seule, qu'une douleur aigüe se répandit dans son bras droit avant de la gagner toute entière avec une violence insoutenable. Oranes s'effondrit au sol en se tordant comme un ver de terre, comme si ses muscles étaient successivement transperçés de flèches. Puis dans son esprit résonna une voix impitoyable, froide et... familière.

" Petite idiote, tu t'es joué de moi assez longtemps ! "

Il n'y avait pas de doute, Syriel lui parlait et elle sentait son poids comme si elle l'écrasait sous son talon. Malgré elle, Oranes se mit à gémir lamentablement, désarmée et impuissante.

" Saagar fut un écart en trop, Oranes Caîn. Tu t'es assez éloigné de notre accord sans que tu n'amènes à l'essence divine un rival ! Mes pouvoirs ont diminué mais l'attention de ton fameux dieu est tournée sur la bataille... Personne ne m'empêchera de te tuer maintenant. "


La douleur s'intensifia, ininterrompue et Oranes s'efforçait par un effort de volonté qui tient du surnaturel à soutenir la torture. Si elle cèdait un seul instant elle ne pourrait plus lutter...

" Tu résistes... Petite garce, tu es devenue plus forte que je ne l'aurais pensé ! Voyons jusqu'où tu peux tenir... "

Et la torture s'amplifia encore et encore, jusqu'à ce qu'elle n'ait plus consience de son entourage. Des larmes inondaient ses joues, son souffle trop faible l'empêchait d'hurler. Ses pensées se focalisèrent alors sur sa potion, celle qu'elle prenait pour diminuer les douleurs de son ventre... Elle la trouva à tâton à sa ceinture puis en bu une bonne gorgée... Alors Syriel se mit à rire et la douleur se dissipa progressivement.

" Imbécile, tu as fais ce que j'attendais... "

La voix de l'apothicaire lui vint en tête à ce moment là : " pas plus de deux goûtes " avait-elle dit, au-delà... Elle comprit rapidement les conséquences de son action irréfléchie quand son corps cessa de répondre. Ses muscles ne fonctionnaient presque plus, sa respiration était faible, difficile. Elle eut toutefois assez d'esprit pour sentir le fond de son erreur... Il y avait comme quelque chose qui s'était éteint un elle, sa chair, son enfant. Elle l'avait tué. Mais aucune force ne venait lui offrir le pouvoir de crier sa haine, il n'y avait plus qu'un silence insoutenable. Son esprit fut embrumé par la drogue, puis elle perdit connaissance.
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MessageSujet: Re: Oranes et les délices de l'indescence   Oranes et les délices de l'indescence Icon_minitimeSam 27 Sep - 21:12

Entretenir un journal, c'est peut-être une solution pour combler l'absence de mes pairs, de mes loyaux compagnons et de Lysandre. Je suis maintenant dans la grande capitale astrienne, fière de son marbre et de ses colonnes que j'estime malgré moi. J'ai vu des villes, j'ai vu des architectures variées et pourtant en continuité parfois, cela explique sans doute ma position actuelle.
Arthur est devenu proche même si j'en attend d'avantage avant de le compter parmi ceux que je respect sans hésitation. Il est élégant et aimable, mais il lui reste encore à apprendre, comme n'importe qui, en espèrant pouvoir le former un minimum. J'entend encore parler de mon époux le roi Oloth, que je n'ai revu depuis ma décision de quitter mon royaume. Arthur m'a dit que ma présence n'était pas comblée, je m'y attendais en partant et j'espère que ce sentiment d'incomplet gagnera ceux qui m'ont convaincu de partir.
Maintenant je suis avec ma servante Nikkiflora, fidèle et dévouée, bientôt mon pupille Léopold se joindra à nous. J'ai de l'or en réserve, bien entendu, des ressources, comme toujours et un logement confortable offert grâcieusement par le prince. Cependant je me surprend toujours à prendre des décisions rapides, c'est bien pour ça que je suis ici... On se surprend à me voir partir du trône aussi vite, certains ne peuvent pas voir ce que cache cet acte. Peu importe. Je me suis donc mis en tête maintenant d'endosser le métier d'architecte et d'en faire ma nouvelle forme de création. Quoi que, nouvelle ? Ne suis-je pas celui d'un grand royaume ? J'ai les notions qu'il faut, les connaissances de base, la créativité et l'astuce adéquat. En fait il me vient déjà un projet, mais c'est à développer...
La Garce ne s'est pas manifesté encore mais je suis prudente, jusqu'à avoir accomplie un rituel de renonciation. J'ai invoqué le tanar'ri qui avait accepté notre contrat. Satisfait de mes ennemis, il n'a pas osé sourciller de trop quand je lui ai annoncé que je rompais, pour couper mes liaisons artificielles avec les Milles Portes. Je ne veux pas qu'elle puisse me pièger par mes affaires secrètes avec ces créatures. Maintenant j'ai perdu une partie de mes pouvoirs mais en retour je me repenche vers l'art de l'épée. J'ai toujours été adroite avec une lame ou autre arme, en fait la magie divine me prenait trop de concentration pour que je puisse l'étaler convenablement... Je dois néanmoins m'exercer.

J'ai tant de choses à faire, mon coeur semble battre comme une horloge, j'entend déjà le verdict de la garce.
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MessageSujet: Re: Oranes et les délices de l'indescence   Oranes et les délices de l'indescence Icon_minitimeDim 23 Nov - 15:09

Oranes se déplaçait de son pas lent et prédateur si caractéristique de ses humeurs instables, quand elle jouissait d'une certaine satisfaction mais que celle-ci pouvait à tout moment exploser en une attitude pour le moins carnassière. Une forme fantômatique flottait à côté comme un animal de compagnie, sa petite voix semblable à un écho du passé détaillait pour sa maîtresse une liste qu'il tenait en main.

- J'ai beau être mort, je n'y pas vois plus que de mon vivant ! Ces marins écrivent comme des... Comme des... Bah des marins, ronchonna t-il.
- Ce ne sera pas ces gens là qui feront mes subalternes, Balan, ne t'inquiètes pas. J'ai mis la main sur de vieilles connaissances ou quelques naufragés du destin.
- Oh... Vous voulez dire comme ce bonhomme de la Cité des Portes ?
- En outre, mais il y en a d'autres. Il me faut des hommes à la hauteur de mon navire, la Licorne Noire le mérite.

Oranes se planta devant le port et observait le fameux chantier naval auquel personne ne semblait avoir la curiosité de s'intéresser. La construction du navire évoluait au gré des ordres criés par les ingénieurs ou les chefs de chantier, tandis que des artisans de toute l'île travaillaient durement.

- Nous avons reçut les armes ? demanda t-elle en se tournant vers son spectre.
- Oui maîtresse, deux douzaine de canons sont à prévoir, au minimum. Le reste dépendra des fonds restant... Peut-être des armes plus courantes, ces choses de l'orient nous coûtent plutôt bien.
- Tout ceci est essentiel pour garantir notre autonomie. Nos affaires vont pouvoir reprendre d'ici la fin des travaux, en attendant le bourgmestre marche avec nous.
- Le bougre ne va pas s'en plaindre hihi... Vous pourriez jouer avec lui comme vous le faîtes avec Korto.
Oranes eut l'ombre d'un sourire, ouvrant sa main sur une petite pierre d'obsidienne qu'elle contemplait.
- Ce brave garçon est admirable, aujourd'hui personne n'a la finesse du plaisir vrai que nous prône la déesse Syphris. Lui n'a pas peur, il sait qu'il est entièrement sous mon charme mais il éprouve un profond désir à se faire utilisé comme un objet de compagnie.

Oranes plongea un moment dans ses souvenirs, se rappelant ce réveil, son sourire illuminant le Port aux Crânes. Elle se lève en écartant sa couverture, silencieuse et ressourcée par un repos mérité. Korto est là, allongé sagement à ses pieds comme elle aima le voir la soirée précédente dans leurs élans de jeunesse, de joueurs. Son souffle chaud et régulier caressant sa jambe berçait encore son esprit éveillé. Se redressant, elle tendit le bras et effleura le jeune homme d'une caresse affectueuse le long de son flanc... Mais elle entreprit finalement de sortir du lit. Le garçon aurait droit à d'autres satisfactions une autre fois, lui qui aime aussi bien qu'elle faire durer le plaisir.

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MessageSujet: Re: Oranes et les délices de l'indescence   Oranes et les délices de l'indescence Icon_minitimeMar 25 Nov - 3:58

Oranes grattait avec sa plume son troisième parchemin de la soirée, sous la faible lueur d'une bougie, à défaut de jouir d'une bonne vision depuis qu'elle avait relâché sa concentration sur ses yeux. A présent des flammes semblaient les dévorer en permanence, dansant jusqu'à ses sourcils sans lui proccurer la moindre chaleur ou douleur. Non, leurs méfaits étaient autres. La fatigue commençait à peser sur ses épaules, sa tête ballotant un peu elle la câla contre sa main, accoudée sur la table.

- La cargaison d'arme doit être mise en stock jusqu'à nouvel ordre, les hommes doivent poursuivent l'entrainement avec de l'équipement en bois pour éviter tout endommagement inutile... Ecriva t-elle pour finir ; je vous remercie pour votre collaboration et je souhaite que notre entente perdure, mes salutations monsieur le Bourgmestre, Oranes Caîn.

Sa main posa enfin la plume et referma l'encrier presque vide. Tout ceci irait bientôt jusqu'au Village des Brumes pour actualiser les conditions à son installation. Il restait le problème d'avoir quelqu'un de confiant pour prendre en charge cette milice sur le long terme... Thor'dem ? Il est prit par une malédiction, ou plutôt une chose indéfinissable, dont ne sait rien. C'est un homme peu captivant à la longue, mais il serait mal placé de le renvoyer, d'ailleur elle s'est elle-même convaincue que les choses se débloqueraient une fois son oeuvre lancée. Des gens afflueraient probablement, comme Bhorus ou Lamesombre. Son ancien disciple Morneplaine serait également un potentiel compagnon dans son affaire, mais son baatézu causerait un sérieux problème, d'autant plus que son sang des Milles Portes a été flairé par l'hôte indésirable.

Combien ici peuvent comprendre son souhait ? Oloth certainement compte parmi ces gens, mais sa vision reste étroite et peu partagée. Malgré tout elle jubile presque à l'idée de mener des affaires avec lui, la négociation fut leur premier lien, presque d'affection pour dire vrai. La Licorne Noire n'appartient qu'à elle seule, mais elle se nourriera du génie des ambitieux et des âmes menant une vie de franchise, sans futiles attractions pour le pouvoir. Le pouvoir qu'elle possède déjà à une mesure qui la satisfait, semblabe à du vin aux allures sobres, modestes voir mauvaises, mais à la profondeur appréhensible pour uniquement un palais raffiné. Hannubis, Saemon, Xévros ou Evéna. Ces magiciens ne seraient rien sans leur magie, la dernière moins peut-être, mais pour les trois autres Oranes est persuadée qu'ils iront un jour se cogner contre un mur à force de lever le menton. Le mépris d'Hannubis est flagrant, de la part d'un homme qui s'est soumit à un roi comme Oloth, c'est pour le moins absurde. Elle avait construit une tour pour que la magie devienne un élément au service de la création, du travail et de la camaraderie, pas pour en faire une sphère imperméable pour un simulacre de classe sociale supérieure. Peut-être faudrait-il la faire disparaître avant que la plante ne pousse trop... Mais c'est une entreprise à écarter tant qu'elle n'est pas débarassée de ses premières épines.

La jeune femme soupira longuement puis s'étira de tout son long en poussant un grognement ronchon. Rien n'y fait, elle devait dormir, mais elle était trop épuisée pour rejoindre son lit. Ses pensées commençaient à s'embrumer progressivement, à mesure que la bougie faiblissait comme si la chandelle était le reflet de ses pupilles embrasées. Son talon heurta une surface un peu tendre, comme un coussin de mauvaise qualité... Un petit soupir inconscient suivit d'un petit bruit de mastiquation lui rappela la présence sous la table. Oranes croisa les bras sur son bureau et y logea sa tête confortablement. Elle avait cette chance de pouvoir rencontrer des personnes comme Korto, qui se laissent séduire et rêver, esclaves de leur imagination. Ce brave garçon se conduisait comme un enfant envoûté, voir comme un animal de compagnie, un peu comme le faisait Canah. Il méritait un petit cadeau, sans doute, une chose qui sorte du contexte de leur espèce de jeu animalier... Elle irait voir cela le lendemain, se dit-elle en conclusion, avant d'adresser de légères et vagues caresses à son invité d'un paresseux balancement de jambe, jusqu'à ce que la nuit ne l'emporte.

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MessageSujet: Re: Oranes et les délices de l'indescence   Oranes et les délices de l'indescence Icon_minitimeVen 28 Nov - 5:10

Le parfum de l'océan se déroba à son imagination progressivement à mesure qu'elle était tirée de son sommeil. Ses yeux s'ouvrirent doucement sur une pièce sombre, modestement meublée. Elle était allongée dans un lit, peu confortable à en juger les quelques douleurs qu'elle avait au bras, ou peut-être s'agissait-il de cette présence blottie contre son corps depuis des heures. Son regard se baissa sur Korto, le visage encore emprunt d'une expression de béatitude, dormant sagement la tête logée sous sa veste noire ouverte, contre sa poitrine douce. Oranes eut un sourire au coin des lèvres, son compagnon avait quelque peu bavé dans son sommeil et c'est ce qui l'avait réveillé. Elle amena une main dans ses cheveux et entâma une lente caresse affectueuse, presque maternelle. Une autre soirée passée avec lui, sans penser à rien d'autre qu'au plaisir et à l'amusement. A mesure de chaque rencontre, Korto appréhendait de plus en plus clairement l'essence de leur relation, même s'il lui avouait ne pas saisir la profondeur de leurs sentiments. Même Oranes ne savait pas l'expliquer, il n'y avait de toute façon pas de mot, pas même celui d'amour, leur relation se vivait et se sentait simplement. Elle se pencha un peu pour approcher son visage du sien, le regardant à présent comme le ferait une gamine pour une peluche, puis lui murmura à l'oreille d'une voix mielleuse " Bon chien " avant de finalement lui tourner le dos et de se rendormir.
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MessageSujet: Re: Oranes et les délices de l'indescence   Oranes et les délices de l'indescence Icon_minitimeDim 30 Nov - 5:03

Oranes jettait un dernier coup d'oeil par-dessus son épaule, en direction du temple de Heriaclès. On y accomplissait une cérémonie à la mémoire du chevalier Lyokin, mais elle savait pertinament qu'elle n'y avait pas sa place. Enfin, est-ce que j'aurai moi aussi mon nom sur une tombe ? Une tombe où se rassembleront des étrangers de mon vivant. Je devrai peut-être laisser quelques choses derrières moi... C'est sur cette idée qu'elle entreprit d'ouvrir un livre aux pages vierges en entrant dans sa modeste maison de quartier, pour commencer à rédiger quelques vers de notes oubliées.

Son premier travail reprit seraient ces simples quintiles qu'elle eut vite écrit dans un élan de créativité, tandis qu'elle observait invisible une araignée des bois sauvages enrober un orque dans sa soie. La créature verdâtre était venue chasser, comble d'ironie, mais il ne savait pas qu'il entrait sur le territoire d'une reine gourmande autant qu'agile. On assimile les araignées à des monstres, pourtant chacune de leurs toiles sont uniques et belles. Pourquoi un tel dégoût pour ces mains de fées qui tissent avec aisance des formes géomètriques parfaites ? Sans doute parce qu'elles dépassent de loin nos espèrances en matière de coûture et qu'elles ont plus grand appétît que nous.

Vacillante et pourtant persistante,
Oeuvre d'une artiste dansante,
Vibrante au gré de la rosée,
Qui par chârité est habillée
De colliers de perles satinées.

Ne vous fiez point à mon apparât
Qui jalousie les rois.
Ma maîtresse était une nymphe,
Tisseuse oubliée et châtiée,
A revêtir la mort elle fut condamnée.

Sentinelle brifaldant, créaturelle
Mordant et hypnotysant,
Tant belle est sa celle, autant
L'est-elle que mortelle.

Timide et rondouillette créature,
Offre toi à ma reine de nature,
Intégument d'orient te fera don,
Lorsque dans son trône anoncion,
Ennivrante douleur avant la torpeur.

Oranes Caîn
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MessageSujet: Re: Oranes et les délices de l'indescence   Oranes et les délices de l'indescence Icon_minitimeLun 1 Déc - 4:54

Une nouvelle page, un nouveau poème. Il n'y avait pas une journée à Astria sans une pensée pour une âme innocente, un enfant répondant au nom de Léo, qui changea certainement sa vie après leur hasardeuse rencontre. Il devait être un garçon de compagnie, il est devenu son pupille, il est devenu ensuite comme son enfant. Quelques jours, quelques mois à peine durant lesquels des abysses insoupçonnés furent comblés par une nouvelle forme d'amour qui lui avait manqué toute sa vie. Mais quand la Garce eut frappé sur elle, quand elle eut prit la fuite, elle perdit de vue Léo et depuis n'a plus de nouvelles. Peut-être que ces quelques vers qu'elle lui chantait appaiseront sa conscience.

La vie nous réserve maintes surprises.
Du haut d'un trône au plus modeste,
Elle nous afflige à notre rôle terrestre,
Puis frappe desoubte sur nos êtres.

Esprit inflexible, puissance de nature,
Main de velour et gant de fer.
On se rappel que l'on est plus que chair
Quand l'audition monte chez nos pairs.

Vient le matin, son souffle m'effleure,
Tête dormiliant auprès de mon cuer,
Babelet d'innocence, soumit à la providence,
Contre mes faillances, me trouve sans défense.

Je n'ai qu'à me résoudre vaincue,
A le prendre contre mon sein nue,
Quand doucement et caressant il me
Sucure, danselant. " Je t'aime Maman ".
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MessageSujet: Re: Oranes et les délices de l'indescence   Oranes et les délices de l'indescence Icon_minitimeLun 15 Déc - 5:15

Le bruit sourd des bottes battant le pont suffit à alerter les marins de la Licorne Noire de la présence de leur capitaine. La vingtaine d'homme officiant aux manoeuvres courantes se mirent au garde-à-vous, disciplinés mais sans la rigidité d'une armée. Un homme grand et noir se présenta devant la femme entièrement habillée de noir.

- Capitaine, bienvenu à bord.
- Vous avez terminé le ponton à ce que j'ai vu, Bek. Bon travail.

Le timonier hocha la tête pour confirmer ses dires puis se retourna vers l'attroupement en haussant la voix.

- Reprenez le travail ! Kris, carguez-moi ces voiles mieux que ça ! Elan, vos manoeuvres sont imparfaites recommencez... Le canon va se loger dans les escaliers à ce train.

Oranes contempla ses hommes au travail, puis revint sur le timonier quand il eut terminé de donner ses instructions.

- Nos hommes manquent encore d'expérience Bek, je souhaite que vous poursuiviez ces exercices chaque jour. Nous avons des hommes d'expérience à bord, de la flibuste même, alors mettez leurs connaissances à profit de l'équipage. Demain vous allez recevoir une dizaine de canons, ce qui nous en fera bientôt trente-huit si l'approvisionnement ne ralenti pas. Il faut prévoir cela dit un acheminement de la poudre et de l'arsenal sensiblement ralenti, suite aux attaques dans les cités.
- On raconte que le roi Arthur est mort, capitaine, est-ce vrai ?
- Ca l'est, du moins c'est ce qu'on dit. Une matrone drow affirme l'avoir tué, je l'avais entre mes mains à ce moment là mais je n'ai rien fais.
- Pourquoi ?
- Quand Astria sera au bord du gouffre, les choses changeront. Je suis lassée de ces relations diplomatiques hypocrites au bord d'une guerre qui n'éclate pas. Etrion est de pire en pire, les hommes qui la composent n'ont pas la moindre valeur mais ils ont des responsabilités importantes. Regarde ce Mylantyr, il s'adresse à moi comme à une roturière, alors qu'il était un ivrogne au bord de la mort quand je l'ai trouvé. Même Damian pour qui j'avais eut du respect, le voilà ivre de pouvoir avec des rèves de grande nation. Tout cela est tout simplement répugnant.
- Peut-être devrions-nous faire de l'eau ailleur dans ce cas, capitaine.
- Je persiste à penser qu'Arcanos est l'île qu'il nous faut. Dans toute cette masse faussement ambitieuse, il demeure un peu de piment chez quelques âmes, qui se refusent à suivre l'ordre naturel des choses. Vous voyez Bek, ce qui peut faire la grandeur d'un homme, c'est sa détermination à vouloir dépasser sa condition.

Le timonier eut un regard perplexe envers la jeune femme, se moquait-elle de lui ? Pourquoi lui parlait-elle de tout ceci ? Un peu pour rien, conclut-il en se fendant d'un de ses rares sourires.

- Vous avez bien entendu, Bek ?
- Oui capitaine.
- Retenez ce que je vous ai dit, entendu ?
- Bien capitaine.
- Sûr ?
- Oui... capitaine.
- Je vous fais confiance, c'est une chose importante, car ce soir nous avons du porc salé à table...

A ces quelques paroles le capitaine Caîn tourna les talons et entra dans sa cabine en laissant derrière elle un homme confus. Puis se retournant vers les marins, il se remit à crier ses instructions en conservant une partie de son esprit occupée à trouver un sens logique dans ce qu'avait dit la femme.

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MessageSujet: Re: Oranes et les délices de l'indescence   Oranes et les délices de l'indescence Icon_minitimeLun 22 Déc - 5:38

La tension était maintenant à son paroxisme, les choses avaient vite tourné au vinaigre. Oranes était avec Korto dans l'Auberge de Velour à Etrion, entourés par la reine Arabel et sa siniste suite : Glen, Lysandre, Evéna ou d'autres nouveaux charognards venu se jetter sur l'opportunité de gagner du pouvoir. Ca commençait par quelques insultes implicites entre Glen et Oranes, celle-ci ayant senti que sa présence n'était pas apprécié s'est mise à l'écart, mais sa raison sembla s'évaporer les minutes suivantes alors même qu'elle n'avait pas touché un verre de vin.

Oranes proposa un duel à Glen pour faire taire ses sarcasmes mais celui-ci esquiva abilement en provoquant Korto, la femme trouvant un moyen de le rattraper en les invitant à s'affronter entre hommes dans une joute verbale. Il fallut quelques échanges sans ampleur avant qu'Arabel ne saute sur une occasion pour feinter d'être visée par une des répliques acerbes de Korto, aussitôt la garce fit appel à sa garde sans vergogne.

Oranes eut comme un choc désagréable au coeur, comme si le plafond menaçait de s'effondrer sur sa tête, puis dans un élan incontrôlé elle lança sur son amant puis sois un sort d'invisibilité avant de détaler vers la sortie. Korto prit du retard, bien assez pour qu'Oranes fasse demi-tour... Sa silouhette passa fugitivement et elle tourna les talons pour le suivre, seulement la sorcière Evéna profita de son retard pour la faire prisonnière d'une poigne de Bigdy. La main impérieuse immobilisa ses jambes, mais elle eut assez de force pour lutter contre son adversaire qui échappa de très peu au courroux de sa rapière. Malheureusement son talent dans l'art des arcanes ne valait pas celui d'une ensorceleuse affirmée. Korto n'était plus là, Oranes regardait une ultime fois les personnes assemblées autour d'elle, avant qu'un voile d'ombre ne vienne masquer brutalement son regard. Quelques voix résonnent, floues et confuses...


- Les portes sont sous surveillance majestée.
- Je met une prime sur sa tête de cinquante mille pièces d'or ! En chasse.
- En attendant je compte bien faire la fête quand même.

...

Le sol froid et dur, l'humidité, la crasse et la vermine. Ses sens eurent vite fait de lui permettre de deviner qu'elle était dans une des cellules de la ville, ces vieilles ruines aussi âgées que son arrivée sur l'île. On ne l'avait pas dépouillé de sa robe, ni de son chapeau, c'était déjà ça... Mais pour ce qui est de Korto, aucune nouvelle. Ses lèvres sont sèches, elle a besoin d'eau mais personne ne lui en apportera. Déjà ses géoliers arrivent au pas de sa cellule, la sorcière Evéna développant une espèce de mort ambulant, ainsi que le chevalier Lysandre qu'elle ne peut voir. D'autres les rejoignent, à leur tête la reine des garces, venant se planter devant Oranes avec un regard on ne peut plus prédateur et jubilatoire.

- Je t'aurais pensé plus intelligente que ça.

Korto passa derrière de l'autre côté des barreaux, trainé par une femme.

- Venir m'insulter dans mon royaume ? poursuivit la reine.
- Ca n'était pas prévu, avec les boissons on devait s'y attendre pourtant... rétorqua cyniquement Oranes.
- Pourtant, tu sais de quoi je suis capable, répliqua l'autre en élargissant son sourire carnassier... Piètres excuses Oranes.

Oranes rassembla ses idées peu à peu, de toute évidence elle ne sortirait pas d'ici en suppliant ou indemne. Elle mourrait probablement, mais bien entendu il lui restait des cartes à jouer. Tout le monde pensait qu'elle était une reine exilée par la force, affaiblie, commune. Non. Oranes a vu son fils mourir, enduré les tortures d'une déesse, appuyé un tyran à atteindre l'essence divine, vaincu des monstres inimaginables. Elle avait aussi des liens plus étroits que les futiles relations de la hierarchie, ces fausses loyautés fossilisées dans un baiser sur une vulgaire chevalière.


- Je sais aussi que tu devrais me laisser filer, reprit-elle alors avec un regain de confiance.
- Permettre à un homme qui m'insulte de s'enfuir ? Oh non, pas avant que tu ne puisse te souvenir pour toujours que l'on ne me défie pas.
- Moi je n'ai rien dis...
- Vous allez passer une mauvaise nuit toi et Korto.

Une nuit, et ensuite ? Libres ? Difficile à dire. De toute façon elle ne souffrirait pas de nouvelles humiliations... Et un bruit sourd vint chatouiller son ouïe, suivit d'un autre, comme un grondement de tonnerre. Les autres semblaient absorbé à jouir de leur capture. Oranes tendit théâtralement l'oreille... C'était eux.


- La fête continue.
- Tu lui as permi de s'échapper, grossière erreur.
- Que ne ferions-nous pas par amitié ?

Oranes leva la tête vers le plafond, le grondement continuait et s'intensifiait.

- Bang... Bang... Boom... Boom.


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MessageSujet: Re: Oranes et les délices de l'indescence   Oranes et les délices de l'indescence Icon_minitimeLun 22 Déc - 7:34

Elan courrait dans les rues des bas-quartiers d'Etrion avec la peur au ventre, l'image d'Oranes s'effondrant au sol, projettée par une pluie de projectiles magiques. Il s'était fait passé pour un invité aux festivités données par la reine Arabel afin de garder un oeil sur la femme tombée, maintenant les craintes se sont avérées fondées. Le temps de repenser à tout cela, ses jambes l'avaient déjà conduit jusqu'aux portes du Port aux Crânes, la garde était sur le qui-vive, il serait probablement apperçu mais il fallait à tout prix avertir les autres. Il tira de sa besace une de ses fusées trouvées dans le lointain orient puis alluma la mêche. La fusée s'élança dans le ciel nocturne puis explosa dans une jerbe de lumières. Déjà des gardes alertés par le grabuge à l'auberge se ruèrent sur lui pour le mettre à terre, lui aboyant des questions sur son identité et ce qu'il faisait en le rouant de coups.

- Ouvrez les portes ! cria un homme en hauteur... L'alerte est levée.

Bek relâcha la barre et descendit d'un pas résolu sur le pont, les membres de l'équipage attendant après ses ordres. La plupart avaient vu de nombreux hivers et jubilaient à l'idée d'accomplir leur oeuvre, tandis que de plus jeunes tremblaient à l'annonce de leur baptême du feu. Le ciel s'illumina sous les feux colorés d'une fusée, c'était le moment d'intervenir.


- Le capitaine est en danger, comme nous le craignions, comme elle le craignait. Il est impératif que nous agissions, de quelque manière que ce soit. Nous ne pourrons pas pénétrer dans la cité, mais nous pourrons faire du grabuge en espèrant lui donner une occasion de fuir. Nous ne l'abandonnerons pas ! Entendu ?

La voix du timonier était grave, caverneuse, impérieuse. Les membres de l'équipages y trouvèrent l'autorité et la force suffisante pour regagner confiance.


- Tout le monde à son poste ! Virez lof pour lof, vent arrière sans tarder ! Carguez la brigantine et la grande voile, barre au vent !

Les membres de l'équipage s'attelèrent rapidement à leur tâche respective avec célérité. Le navire changea progressivement d'amure en prenant la direction des portes, qui commençaient à se réouvrir pour laisser entrer les chaloupes qui avaient été bloquées dehors à cause de l'alerte.

- Brasse arrière, courage ! Brassez, tiens bon les bras, brassez, tiens bon les bras... répéta l'homme imposant en surveillant chaque manoeuvre. Amurez la grande voile, bordez la brigantine.

Le navire continua de loffer, faisant peu à peu face aux grandes falaises.

- Quelle est l'allure de la Licorne, Kris ?
- Largue, monsieur Bek.
- Affalez les voiles, rétablissez la voilure ! Nous arriverons en trombe et ne leur laisserons pas le temps de comprendre que c'est la mort qui vient à leur porte !
- Nous perdons la tête, monsieur...
- Nous devons tous être frappés pour donner notre vie aux caprices d'une femme ! Allez, chargez batterie bâbord et tribord, projectile explosif, gardez les sabords fermés.

De son côté Elan se relevait en grognant, les deux gorilles envisageant de le mettre en cellule. Des protestations en bas attirèrent leur attention, des chaloupes se faisaient renverser devant l'entrée magistrale d'un immense galion. Un navire de guerre comme on en voyait peu, voir jamais ici, d'un tonnage respectable sans avoir un tirant d'eau excessivement important comme l'ont les galions génériques. Il n'y avait aucune baliste ou catapulte en vue, en cela une foule de curieux commença à se former sur le port pour contempler ce magnifique bâtiment orné de plaquages dorés, ses vastes voiles commençant à être carguées comme pour accoster. Des lettres sur les amures étaient lisibles de loin : " LICORNE NOIRE "
Le bâtiment se ferait passer pour un navire marchand, mais sa vitesse fut telle que la proue rencontra un ponton avec un choc puissant qui projetta plusieurs personnes à terre sans que le bois du navire ne soit écorché. La garde commença à s'alerter, quelque chose ne tournait pas rond. Une estimation juste, puisqu'aussitôt stoppé dans son élan, le navire sembla sourire comme un prédateur en dévoilant une myriade de petites geules sur les amures.


- Ouvrez les sabords ! FEU ! hurla une voix grave et forte en haut.

Un grondement assourdissant suivit d'une déflagration sur chaque flanc du bâtiment firent trembler la ville de son port jusqu'à sa surface. Plusieurs rangées de canons, ces armes exotiques et rares crachant le feu, se mirent à vomir des projectiles brutes allant écraser les postes de garde ou les maisons malheureuses, fauchant quelques personnes dans la foule. La plupart des projectiles explosèrent en atteignant leur cible, libèrant un feu grégois dévastateur qui déclencha rapidement un incendie dans le port. Quelques victimes tentèrent de s'en dérober en se jettant dans l'eau, mais rien à faire les flammes du feu grégois avaient la particularité de ne pas s'éteindre dans l'eau. La première salve laissa la foule bouche-bée, stupéfaite et débile, tant par la surprise que par l'odeur forte du soufre. Leur répit fut court puisqu'à nouveau les canons firent feu sans cesse. Quelques flèches audacieuses tentèrent de mettre feu au vaisseau mais les voiles carguées étant difficiles à atteindre, le navire n'essuya aucune perte pendant plusieurs minutes de carnage.

- Montez dans les chaloupes, nous devons atteindre le port ! Shu Len vous commanderez l'attaque, je vais vous couvrir.

Un homme au teint jaune et aux yeux bridés, le regard perçant comme celui d'un aigle, hocha simplement la tête puis ordonna à quelques grappes d'envahisseurs de le rejoindre pour descendre dans les embarcations plus fragiles. Le timonier Bek afficha son premier sourire en voyant un détâchement de soldats encercler le navire en serrant leur formation. Une discipline respectable et indéniable, mais fatale pour eux.

- Chargez la mitraille, à mon signale nous ferons feu.

Un silence tendu tomba sur le port, troublé par quelques explosions et cries d'agonie. L'incendie se propageait dans les entrailles de la ville, atteignant peu à peu le bas-quartier pour dévorer d'autres mal chanceux. La garde riposta enfin de façon organisée en décochant une volée de flèches sur les agresseurs. Les flibustiers esquivèrent et parèrent tant bien que mal la première attaque, subissant leurs premières pertes.


- Pointez quatre cent mètres, faîtes feu par trois charges puis réarmez les boulets explosifs. A mon signale...

Les hommes embarqués dans les chaloupes se plaquèrent à plat ventre, gestes auxquels répondirent les gardes en levant instinctivement leurs pavois contre une éventuelle attaque à distance. De nouveau les canons firent feu, mais cette fois ce fut une grêle de projectiles qui fut projettée par l'artillerie. La mitraille perfora comme du beurre les armures et les rangs des étrionnais, subissant des pertes effroyables à cause de leur proximité. Quelques uns plus raisonnables trouvèrent un abris derrière un mur solides, d'autres encaissèrent inutilement les tires jusqu'à ce qu'un nouveau moment de silence ne s'installe sur Port aux Crânes, à nouveau vidé de défenseurs.

Bek s'accorda une gorgée de rhum, la soirée s'annonçait ardente et l'effet de surprise ne durerait pas. Maintenant il fallait se préparer à partir. Quatre canons furent installés dans les sabords arrières et les cannoniers firent feu sur les chaînes qui refermaient lentement la porte. Etrion est touchée dans sa fiertée, les représailles peuvent être terribles, mais la Licorne dispose encore de ressources. Peut-être vont-ils s'en sortir, avec le capitaine dans le meilleur des cas. Bek grogna simplement, n'ayant aucun dieu vers qui tourner quelques prières. Il lui fallait compter sur la persévérance de son équipage, l'espoir n'était qu'une affaire de hasard, trop instable et trompeur. Le capitaine Oranes Caîn est peut-être déjà loin de la ville...


Oranes et les délices de l'indescence 0df3c7842e69e51f18027c5a8756aa02

[A suivre]


Dernière édition par Glukosse le Sam 7 Fév - 5:03, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Oranes et les délices de l'indescence   Oranes et les délices de l'indescence Icon_minitimeMar 23 Déc - 6:09

Une puissante secousse réveilla une fois pour toute ses géoliers, tordant leur sourire en une grimace emprunt de doute. Le grondement provenant des entrailles de la ville s’intensifiait tel un volcan en éveil, mais la reine impitoyable eut vite fait de reprendre une expression cruelle.

- Tu as choisis ton camp, se compromettre pour un mâle stupide… je pensais mieux de toi.
- Je ne voulais pas que nous en arrivions là, nous avions le même ennemie et toi tu as agis de façon… impulsive.
- Et moi ? grogna-telle rageusement en retour… Vous avez totalement gâché ma cérémonie ! Au lieu de m’amuser je suis en robe de soirée dans des géoles puants !
- Allez, je t’offrirai un verre à bord de la Licorne, tenta Oranes comme s’il s’agissait d’une dispute entre vieilles amies.

Arabel retrouva le sourire,
la mine toujours aussi effrayante.

- On va faire amie amie, promis… Après que je me sois défoulée.

Le ton laissait aisément entendre l’arrivée imminente de gros problèmes.

- Tu as entendu parlé de mon cadeau royal ? continua t-elle…

Derrière la reine, la sorcière Evéna fit signe à une autre servante étrionnaise d’approcher, répondant au nom de « Hell ». La femme en question quitta la prison quelques minutes, probablement pour voir quelle est la situation en bas. Arabel fit un pas de côté pour s’imposer au regard de sa captive.


- Alors tu ne connais pas mon cadeau royal ? insista la femme sans perdre son sourire
- Non non…

Un coup d’œil dans la direction de Lysandre, celui-ci sembla avoir une réaction surprise et sceptique. Puis la reine eut un mouvement de main impérieux et la sorcière fatale approcha des barreaux de la cellule avec à sa suite une créature cauchemardesque, un cadavre recouvert de bandages et des pierres précieuses d’un autre âge, mais ce qui troublait le plus à sa vue était le port d’un épieux entre ses jambes.

- Fais approcher la momie, Evéna, qu’Oranes puisse contempler ce qui l’attend. Les miens adorent Oranes, je t’assure.

Un sentiment de malaise gagna rapidement la captive, prenant de l’ampleur, étouffant sa perception des choses, la renfermant dans une peur vicieuse. Le son des canons sembla s’éteindre sous l’accélération des battements de son cœur, son regard figé sur la créature. Puis elle reprit soudainement ses esprits, ramenée à la réalité par une violente explosion. Durant ce laps de temps Oranes avait reculé jusqu’au fond de sa cellule, ses géoliers entrant à l’intérieur avec la monstruosité sans perdre cette gênante expression de plaisir.

- Majestée ! cria un soldat étrionnais en arrivant essouflé. Nous sommes attaqués !
- Général… fit-elle en se tournant vers Glen, vous avez à faire.
- Général, le port est attaqué par un galion, un énorme galion ! insista le premier.

Arabel et les autres avaient le regard détourné, Evéna la plus proche lui tournait les dos, la momie attendant stupidement des ordres. Oranes eut un soudain regain de vitalité, tendant le bras droit vers l’invocation morbide en entâmant des incantations. Des glyphes se dessinèrent en cercle autour de la momie, qui se fondit rapidement en tas de poussière en laissant derrière lui une odeur fétide de putréfaction. Cette action eut pour conséquence d’attirer l’attention des étrionnais, se préparant à agir, mais Oranes fut la plus rapide en enchaînant une seconde incantation. Un puissant souffle de vent explosa autour d’elle en projettant les géoliers à terre, un garde proche allant se briser la nuque contre une pierre du mur.

- Garde maîtrisez Oranes ! hurla la reine… sans réponse.

Sans laisser passer son opportunité, Oranes bondit avec agilité sur Evéna à la façon d’un grand fauve, la clouant au sol avant de la relever immobilisée par une abile prise, l’avant-bras enlaçant fermement le cou de la sorcière prêt à la briser.

- Oranes ! beugla à nouveau la reine… Relâchez la ou je vous tue !

Un garde dégaina son épée en approchant, menaçant, mais Oranes fit comprendre par une légère pression que la vie de la Haute Conseillère était entre ses mains. Personne ne bougea plus, aussi Arabel s’enquit des nouvelles du port, tandis que les gardes encore stationnés dans la caserne s’empressaient de sortir pour secourir leurs camarades en bas.

- On dit que c’est la Licorne Noire, commandant.
- La Licorne Noire ? grogna Arabel, se tournant ensuite à nouveau vers Oranes… Tu oses attaquer ma ville ! Tu vas creuver sale chienne !
- Laisses moi partir avec Korto et nous cesserons le feu. Tu n’as pas d’arme pour résister à un assaut de la mer, je n’en ai jamais fait construire.
- Un navire ? interrogea une femme en arrière, confuse.
- Oui, le plus gros navire jamais vu ! ajouta le garde messager avec l’exagération d’un jeune facilement stupéfait. Il réduit le port en cendres !
- Tu as deux secondes pour retirer ton bâteau !

Bien entendu, elle ne lâchait pas prise, au contraire. Evéna suffoquait en perdant son teint.


- Mes hommes savent que je suis venu ici, j’ai pris des précautions.
- Evéna sort de là avec mon cadeau, Oranes sera exécutée.

C’était dit, maintenant elle ne tiendrait plus longtemps.

- Laissez moi sortir.
- Tes menaces ne marchent pas avec moi, stupide femelle ! Pour qui te prends-tu ? !

Un sursaut d’angoisse et d’excitation crispa son bras, faisant libèrer un grognement étouffé à la sorcière qui virait au bleu. Lysandre ne perdit pas son sang froid, au milieu de la confusion la plus totale.


- Fermez les portes de l’entrée du port et incendiez le navire avec des flèches enflammées.
- Le navire est hors de portée, commandant, nos hommes tombent comme des mouches en terrain découvert.
- Gardes maîtrisez la ! s’impatienta la reine…

A nouveau un étranglement défiant.

- Si vous approchez je la tue.
- Tues la, mais tu mourras aussi. Tu vas mourir catin et ton navire sera détruit.

La jeune recrue répondant au nom de Hell, froide et sombre à l’image de ses compatriotes, approcha en amenant la pointe de sa lame près de la gorge d’Oranes. Pendant ce temps la sorcière profita de sa courte distraction pour pointer un doigt contre la femme cornue. Elle allait sans doute incanter, aussi Oranes relâcha sa prise qui tomba mollement au sol.

- Attaquer Etrion, quelle folie, un ennemi de moins on dirait… jubila la reine en sentant le vent tourner en sa faveur.
- Je peux dire au navire de partir. Mais je peux aussi mourir en les laissant continuer leur œuvre.
- Ton bâteau va brûler et tu vas payer pour l’affront, répéta l’autre aussi à sec en répondant.

Oranes décela un mouvement d’épaule à sa gauche, instinctivement elle se fendit sur le côté dans une acrobatie inhumaine, son action accompagnée du son croustillant de ses os se pliant comme du bambou. Le temps sembla ralentir, laissant à la femme les moyens de percevoir la lame frauler sa tempe et aller se figer dans le mur, tandis que la reine beuglait sans cesse des ordres. La sorcière s’imposa à nouveau en tendant les mains vers elle. Une incantation rapide libèra un rayon rouge qui la frappa de plein fouet… Oranes sentit un douloureux claquement dans son esprit, pulvérisant une barrière mentale. Elle venait d’éviter de peu un sortilège de mort. La femme se retrouva dos contre le fond de sa cellule, le regard embrumé par les nombreuses épreuves auxquelles elle était confrontée. La guerrière à l’épée réagit aussitôt en lâchant son arme pour tirer sa dague, se jettant ensuite sur son adversaire.
La lame aiguisée vint écorcher en profondeur son épaule en lui arrachant un cri de douleur, mais ce fut sans compter l’oppinatreté de la femme qui parvint à éviter par réflexe une blessure mortelle. Elle tenta ensuite d’enlacer Hell Storm comme elle fit pour Evéna mais la guerrière plus abile et robuste devina la tentative et répondit par une autre prise, les deux combattantes se livrant à présent une lutte rapprochée comme deux buffles se rentrant dedans. Oranes reçut une succession de coups, crachant des jerbes de sang et des cris de douleur, étant peu à peu acculée au fond de la pièce, mais elle négocia abilement les attaques suivantes en frappant avec précision et sèchement les points sensibles du corps. A bout de forces, l’étreinte mortelle évolua quand Hell parvint à planter sa dague dans la cuisse d’Oranes, qui empoigna en réponse le bras armé pour bloquer la lame dans la chair.
Evéna murmura des incantations, préparant un nouveau sort en pointant un doigt menaçant vers les deux lutteuses. La situation ne progressait pas, Oranes mordait rageusement la guerrière en essuyant des coups de coude dans les côtes. A travers les larmes qui embrumaient son regard, elle apperçut la silouhette massive de Lysandre passer à vive allure la porte de la cellule en se dirigeant vers la sorcière.


- GENERAL LYSANDRE ! hurla Arabel, dont la voix éclatante fut jointe par une autre explosion.

Le grand chevalier tendit le bras pour saisir le poignet d’Evéna, mais Arabel intervint pour la première fois en enlaçant l’homme avec sa force herculéenne, le tirant en arrière. Oranes distingua ensuite un hochement de tête de son adversaire en direction de l’autre femme, mais trop tard. Le sang coulant abondemment, les forces réduites à néant, la femme captive se débattait avec l’ardeur d’un démon en transe, faisait fi de la douleur. Le talon aiguille de Hell Storm ricocha inutilement dans la botte de cuir de la cornue, perdant peu à peu la face en étant entrainée avec elle lentement mais inévitablement vers une mort violente.
Arabel intervint encore en déroulant son fouet, enlaçant la jambe de Hell et tirant ensuite avec force. La femme fut arrachée des mains d’Oranes avec un hurlement rageur, attirée avec vitesse et sans la moindre délicatesse dans les bras de la reine. Son corps se mit alors à trembler et sa peau cuivrée libèra peu à peu une aura rouge. A leur merci, Oranes ne pu qu’encaisser le sort d’Evéna qui avait accumulé une importante masse d’énergie. Le choc fut violent et sans pitié, décalquant la femme contre le mur, puis l’étalant au sol.
Les flammes qui irradiaient de ses yeux perdirent progressivement de leur intensité, à mesure que l’éclat de la vie quittait son regard, que sa respiration se faisait plus rare. Un voile noir barra peu à peu sa vue, la plongeant dans une nuit éternelle, froide… mais l’instant d’une seconde il lui sembla avoir apperçu des flammes rougeâtres s’extraire du sol autour d’elle, dessinant autour de son corps sans vie un pentacle baigné de sang.




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MessageSujet: Re: Oranes et les délices de l'indescence   Oranes et les délices de l'indescence Icon_minitimeJeu 25 Déc - 7:13

Une nuit profonde, sans lune, une obscurité totale et imprévisible. Le repos est si paisible... Mais il y a cette odeur amère et de plus en plus forte dans l'air, celle du soufre. Quelque chose la pousse à ouvrir les yeux avec lenteur.
Oranes se réveille dans un paysage de désolation à perte de vue, parsemé de montagnes insurmontables, de rivières de laves serpentant jusqu'à l'horizon. Sa mésaventure à Etrion lui revient en mémoire, douloureuse comme le lendemain d'une soirée arrosée. De toute évidence elle n'est plus sur le plan primaire. A mesure que son regard balaye les environs, la silouhette massive d'un habitant des lieux se dessine. Grand humanoïde de quatre fois sa taille au moins, arborant une paire de larges ailes rouges comme sa peau écailleuse, ainsi qu'une couronne de corne.

- Bienvenu dans mon domaine, Oranes Caîn.

La créature se fendit d'un grand sourire carnassier et une lueur d'intelligence malsaine traversa son regard de braise.

- Je suis Bal'Shammon, seigneur des milles supplices, maître des vermines purulentes, prince des tortures infernales. Tu es dans le sixième cercle des enfers et je t'ai retiré du Plan de Fugue.
- Vous savez qui je suis et vous me volez le droit de mourir... Puis-je savoir pourquoi ô prince des enfers ?

Le baatézu plongea son regard lourd dans celui de la femme, comme pour sonder son âme.

- Tu as un rôle à jouer, tu vas me servir dans notre guerre éternelle, Oranes Caîn.
- Vous voulez dire la Guerre de Sang...
- Exactement. Tu n'ignores pas le pacte que tu as accomplies avec un de nos ennemis tanar'ri, un démon suprême.
- Que j'ai accomplie ? Non, ce sont mes ancêtres il y a plus de mille ans.
- Peu importe, le temps et les générations n'ont aucune importance à mon regard, mortelle. Tu vas devoir faire ce que je t'ordonne, ou subir un sort pire que la mort.

De mieux en mieux, Oranes regrettait son succès auprès de ces créatures peu fréquentables.

- Quels sont les termes de notre accord, puissant prince ?
- Je veux que tu découvres le Nom Véritable de ton ancêtre, Oranes Caîn, puis que tu me le révèles. Tu as trois lunes pour le faire, après quoi tu seras mon jouet... Crois-moi c'est regrettable.
- Et si je réussis ?
- Tu seras récompensée, répondit-il avec un sourire.
- Bien mais pas d'entourloupe, je veux pour récompense retrouver ma vie, entendu ?
- Si ce n'est que cela...

L'accord aussitôt fait, le diable ferma les yeux et Oranes se sentie tirée par le nombrile sans ménagement vers le ciel. Sans plus de grâce, elle s'étala de tout son long sur du sable fin. Se relevant en grognant, ramassant son chapeau, elle constata qu'elle était au village des brumes. Les muscles de son corps ne répondaient plus très bien... Il lui faudrait de toute évidence se reposer. Le son de sabots attira son attention, un homme approchait en tirant sa monture par la bride.


- Bonjour dame Oranes, besoin de quelque chose ?

Elle reconnu l'arcaniste Aemon, avant de trébucher, ses jambes flagollantes incapable de la soutenir d'avantage.


- Vous devez être revenue de loin.

...

Shu Len décocha la dernière flèche de son carquois, celle-ci allant se loger sous le casque d'un garde étrionnais à cent mètres. La Licorne Noire faiblissait sous l'assaut cohalisé de l'armée et des magiciens de la Tour des Arcanes, mais les flibustiers avaient néanmoins atteint les rues du port alors que le monte-charge menant au bas-quartier s'enflammait. Les camarades se battaient avec la rage du démon, même les plus jeunes s'emportaient dans la danse des lames écarlates s'entrechoquant. Son regard se promena autour, profitant d'un moment de répit... le port aux crânes ne ressemblait plus à rien, ses maisons étaient pulvérisées, les navires de guerre restant n'avaient pas le temps d'armer leurs balistes.
Un grognement éveilla ses sens et Shu Len fit volte-face en dégainant son cimeterre, juste à temps pour bloquer une attaque verticale d'un soldat. Le bougre appuya la pression de sa lame deux fois plus lourde, mais un flibustier de la Licorne transperça par derrière le soldat. Celui-ci lui mit une petite tape sur l'épaule en désignant du menton une rue voisine, d'où arrivaient une nouvelle cohorte de guerriers. Il était temps de prendre la fuite. Shu souffla à s'en exploser les poumons dans son cor, annonçant le début de la retraite. Rapidement les flibustiers regagnèrent leurs chaloupes en désertant les rues vidées et saccagées, sous la couverture des canons du navire.

Bek descendit rapidement sur le pont pour assister les hommes dans les manoeuvres, sans cesser de crier les ordres.


- Cannoniers, double-charge à deux cent cinquante mètre à deux quart tribord ! Les autres, préparez-vous à hisser les nôtres à bord, laissez les chaloupes ici.

Une boule de feu percuta de plein fouet la proue du navire en emportant une partie du beaupré, il fallait partir au plus tôt de ce trou avant que la voilure ne soit inutilisable. Il fallait reprendre de l'élan.

- Quélan, canons arrières faîtes feu aux harpons sur les colonnades ! Tirez-nous de là !

Depuis la poupe quatres canons firent feu en projettant des projectiles sur les contours de l'immense porte en morceaux, reliés à des chaînes. Plusieurs hommes se rassemblèrent autour d'une grande manivelle et tirèrent pour remonter jusqu'à la porte.

- Attention, souquez plus doux à babord, nous devons avoir l'amure tribord au vent en sortant puis nous allons louvoyer pour partir d'ici.

Les dernières embarcations rallièrent le navire, un arcaniste trop aventurier tenta de faucher les retardataires dans un éclaire, mais un projectile de mitraille fondit ses incantations en un gargouillement morbibe. La garde ralentissait son allure, la course était inutile, le sol glissant à cause du sang et les corps jonchant les ruelles rendant une progression pénible. La Licorne Noire eut enfin franchit les portes quand le port fut totalement occupé par l'armée étrionnaise, il était trop tard pour eux.


- Shu Len, bon travail.
- Et maintenant, monsieur Bek ?
- Affalez la grande voile, bordez la voilure et préparez-vous à lofer.

Alors que la Licorne Noire remontait le vent en serpentant lentement, un projectile de baliste s'échoua à côté. Bek eut un fin sourire on ne peut plus inquiétant en observant les deux caraques les poursuivres.

- Changeons de plan, Shu Len...

Le timonier sonna la cloche au mat d'artimon, attirant l'attention des hommes au-dessus du vacarme des manoeuvres et travaux.

- Brasse en pointe, nous virons à tribord puis à sec les voiles ! Vite !

Le vaisseau de ligne vira en réduisant progressivement sa voilure, son amure droite faisant à présent face au port et aux arrivants.

- Cannoniers, préparez les boulets classiques, nous allons établir un blocus ici quelques temps pour les dissuader de nous suivre. Ne tirez qu'à mon signale, leurs armes ne pourront que nous égratigner.

Les deux caraques nettement inférieures furent trop préoccupées à remonter le vent pour ajuster les tires de balistes. Le vent était contre eux et les voiles carrées faisaient peser le risque d'un empannage. Il fallait cependant qu'ils se rapprochent et Bek le savait, ils étaient déjà à la merci de leurs canons.
Les deux vaisseaux de guerre étrionnais en n'essuyant aucun tire d'artillerie envisagèrent un arbodage ou un harponage, affalant les bonnettes pour gagner en vitesse. Ils étaient assez proche d'eux et trop loin du port maintenant.


- Ouvrez les sabords, préparez-vous à tirer.

Les deux rangées de canons prirent l'air à nouveau, pointées vers les caraques. A l'ordre du timonier, les canonniers tirèrent, faisant mouche à chaque projectile. Les vaisseaux de guerre démâtés et transperçés commençaient à sombrer au fond de l'eau. Les rescapés du massacre s'accrochaient à des débris de bois ou tentaient de rejoindre les côtes trop éloignées, tandis que d'autres se dirigèrent vers la Licorne sans autre option.

- Monsieur Bek, que faisons-nous des prisonniers ?
- Je ne vois pas de prisonnier, répondit le timonier froidement.
- Bien... Apportez des arcs et des flèches, puis de l'argent tant qu'à faire ! Faîtes vos paries !
- Vous avez deux heures, quand le navire sera prêt nous repartirons.

Les hommes à bord excités par le sang et l'adrénaline du combat saisirent les armes et encochèrent impatiament les flèches, riant d'avance en se préparant à accueillir les étrionnais avec chaleur.

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MessageSujet: Re: Oranes et les délices de l'indescence   Oranes et les délices de l'indescence Icon_minitimeVen 26 Déc - 4:31

Un marchand du nom de Maldus était partie des portes astriennes avec un convoi de quatres boeufs chargés de matériel, tous destinés à servir à la restauration du port aux crânes. Oranes n'était bien entendu pas passé à côté de ça, aussi sous le couvert d'un intérêt à escorter la caravane, elle s'attela à tuer une par une les bêtes dans la confusion la plus totale, sous le nez de quelques aventuriers incrédules. Du monde avait rejoint le marchand en cours de route, Oranes étant de plus à court d'idée préfèra sortir sa dernière carte en empruntant un des portails de l'île, se rendant directement aux portes de la sombre Etrion. Elle attendit l'arrivée de la caravane déguisée en garde, puis lui servit d'escorte jusqu'au port en compagnie du général Lysandre sur une partie du chemin... Tandis qu'elle marchait, le général les ayant quitté à peine, Oranes réfléchissait à la manière de suprimer Maldus pour s'emparer des marchandises... Quand la caravane tirée par un chariot ramassé en route s'arrêta, devant les portes d'un entrepot au port.

- Bien, commença le marchand.
- C'est ici ?

Maldus approcha en baissant la voix, d'un air confidentiel...

- Attention, nous ne sommes pas seuls.
- Quoi ? rétorqua l'autre incertaine.
- Un certain Milantyr, cela vous dit-il quelque chose ? l'interrogea t-il avec un sourire entendu.
- Oui... et alors ?
- Oh non rien, il vient tout juste de partir.

Le marchand fouilla ses poches en se pinçant les lèvres, devant une Oranes quelque peu confuse.

- Bon bon... fit-il légèrement en tendant une clef.

Oranes la prit une vive lueur d'interrogation dans le regard.

- Inutile de saccager mon entrepot, prenez juste le convoi.
- Je vois... comprit la femme avec un fin sourire, auquel répondit Maldus.
- On ne peut tromper tout le monde, mais c'était fort bien joué, aussi je vous laisse gagner.
- Il reste une embarcation ici ?
- La mienne.
- Je vais l'emprunter. C'est mieux pour vous, le temps que les souverains tombent... ajouta t-elle en jettant un oeil autour.
- Faîtes, je vais donner les ordres nécessaires.
- Je garde votre marchandise au chaud.
- Oh peu m'importent les souverains et la marchandise, vous savez, marmona t-il en se frottant les mains, un petit air mesquin peint sur le visage. Mais vous n'avez pas mieux à faire ?
- Oh... si, vous n'avez qu'à me préparer le navire. Je vais revenir d'ici, je prendrai des marins et les paierai.
- Il est à votre disposition... murmura t-il, puis avec une petite moue il ajouta. Je vous aime bien... intelligente, astucieuse et inventive.
- Vous êtes l'un des rares à me voir comme ça.
- Je suis l'un des rares à voir, tout simplement, rétorqua t-il sans perdre son sourire. Mais je n'ai aucun mérite, juste le talent par l'apprentissage.
- Bien je préfère ne pas trainer ici, il m'attend dans sa cellule.
- Je comprends, bonne chance...

Alors qu'Oranes tournait les talons, l'autre l'interpela.

- Oh une dernière chose !
- Oui ?
- Si vous avez toujours ce problème, dans trois lunes, venez me voir que l'on trouve un accord.

C'était une autre surprise, la laissant bouche-bée, Oranes éprouva un mélange de curiosité et d'excitation à la suite de cette révélation. Il savait.

- Ne trainez pas, l'appel de la garde va commencer.
- Oui, hocha t-elle en reprenant ses esprits.
- Bonne route, chant du chaos, fit-il avec toujours cette légèreté dérangeante.

...

Oranes regagna rapidement la surface sans éveiller l'attention des gens, après tout la majorité des étrionnais étaient pressés par le travail ces temps-ci. Evitant de justesse de passer devant Evéna, elle prit soin de contourner le palais par derrière pour atteindre la caserne, où elle entra sans résistance. La porte qui conduisait au sous-sol était fermée à clef, aussi elle se dirigea vers un gardien en ramassant un plateau dans l'entrepot et quelques pains.

- Hey, j'ai besoin des clés.
- Quoi ?
- J'amène le manger des détenus.
- Bon... posez le plateau pour vérification.
- Ces bougres mangent notre pain, marmona t-elle d'un air faussement rancunier, pendant le garde émiettait le pain sec.
- Bon, par ici, grogna l'autre en l'invitant à le suivre.

Oranes descendit jusqu'aux cellules puis commença à jetter la nourriture à travers les barreaux.
- Allez, c'est le mangé !

Elle jetta un rapide coup d'oeil dans son ancienne cellule, là où elle était morte, puis continua jusqu'à celle de Korto... où l'homme en question giseait inconscient au sol dans un piteux état.

- J'ai besoin de quelqu'un, il y en a un qui bouge pas.
- Bah, il est peut-être mort.
- Je vais l'foutre dehors avec les pendus, sinon il va empester la prison.
- Ce chien ? Bah qu'il pourisse, les rats le mangeront, ricanna t-il.
- Ah non, j'en ai marre des rats ! Ils m'ont bouffé ma ration l'autre fois.
- Haha c'est pas faux. C'est la guigne de se taper la prison hein ma jolie ? T'as l'air pas mal sous ton armure.

Le garde commença à la détailler avec un air entendu, il voulait sans doute passer du bon temps avec elle.

- Ohoh, attend la fin de mon service.
- Ah ouais ? Fais attention j'aime pas les allumeuses !
- Bon très bien, aides moi à le porter et après on va boire un verre.
- Mmmh ouais mais si ce que tu caches ne suit pas les promesses... J'veux un avant-goût.
- Ne t'en fais pas, j'ai des ressources là-dessous. Maintenant ouvre et viens.

Oranes entra dans la cellule avec le garde, qui s'empressa de donner un coup de pied dédaigneux dans le corps de Korto, avant que la femme ne s'interpose et ne commence à défaire son plastron. Le garde se laissa prendre à son jeu et la femme approcha sans problèmes pour le bercer de caresses langoureuses, avant de lui briser sèchement la nuque sans ménagement. Elle reposa le corps doucement sans bruit puis cacha les pièces d'armure avant de mettre au cadavre les vêtements de Korto pour s'en servir de leurre. Puis elle prit Korto dans ses bras en le couvrant d'un drap de lin, avant de se diriger vers la sortie... quand un homme l'interpela.


- Eh ! Un problème ?

Elle se figea sur place, hésitant à en venir à la force, puis elle se détendit et dit avec confiance.


- Ah toi, le général veut te voir dans son bureau.
- Quoi ? Moi ?!
- Ton jeu n'a pas duré longtemps, fit-elle en feintant de le connaître.
- Et merde !
- Il sait, insista t-elle.
- Oh putin !

A ces mots Oranes repartit en laissant un garde incrédule et affolé... En quelques minutes elle retrouva le port où l'attendait le navire de Maldus avec son équipage. Personne ne s'interposa dans leur sortie.

- Que faisons-nous madame ?
- Nous faisons route trois heures vers nord nord-est, puis nous gagnerons le village des brumes où nos chemins se sépareront.

Ainsi, la petite caravelle quitta le port aux crânes et ses ruines en emportant une marchandise de grande valeur, privant la ville de réparations encore. Tout ceci ira dans la câle de la Licorne Noire, jusqu'à ce que le royaume étrionnais mérite parreil investissement.




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Glukosse
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MessageSujet: Re: Oranes et les délices de l'indescence   Oranes et les délices de l'indescence Icon_minitimeJeu 26 Mar - 11:11


Sa respiration lente imbibe ses narines de la brise fraiche, emprunte des odeurs de la verdure des terres qui s'étendent à l'est des murs, tandis qu'un soleil bienfaisant caresse sa derme d'une douce chaleur qui se diffuse jusqu'en son esprit. De temps à autre, quelques goutelettes froides viennent se perdre sur son corps cuivré, au gré de la fontaine de marbre qui orne le jardin de Syphris. Une nouvelle journée à terre pour Oranes Caîn, propice à la méditation et à la contemplation de sa nouvelle collection : jeu de couleur dans un coffret d'argent cisellé, où est précieusement gardé une variété de gemmes.

Ses mains se posent avec lenteur sur le receptacle, ouvrant délicatement le couvercle avant d'y plonger hasardeusement les doigts. Elle baisse le regard au creux de sa main, pour y voir une gemme polie mais ronde, résistant au maigre reflet de lumière qui veut percer sa surface noire.

- Saphir... cabochon... étoilé.


Oranes et les délices de l'indescence 275


Une jolie pierre assurément, qui lui rappelait la tristesse d'une vie dans l'obscurité d'un palais qui avait vendu son âme aux plans inférieurs. Elle s'était dérobé à sa cellule deux fois en payant systématiquement le prix dûrement. La Haineuse avait détruit tout espoir pour Etrion de devenir le royaume qu'elle souhaitait, lui arrachant par la même occasion son enfant et un brin de raison étranglé par d'interminables tortures. Marquée comme une bête, condamnée à souffrir de la laideur des autres. Puis ce fut la garce de sorcière qui la vendit à un prince des enfers, lui ordonnant par un audieux chantage à se trahir.

Oranes repose le saphir au fond du coffret consciencieusement et, quand l'eau cesse de s'écouler derrière, s'offre un mielleux sourire en se retournant. Aujourd'hui son implication à aider un slaad à devenir un dieu s'est avéré fructueux, car enfin les pouvoirs de la Haineuse diminuent sur ces frontières, effaçant la répugneuse tâche d'encre sur son avant-bras, lui rendant sa vue propre. Mais enfin c'est aussi son propre sang qui triomphe contre la tyrannie, puisqu'elle détient désormais le pouvoir de se prémunir contre l'asservissement d'un ancestrâle démon, au même titre que celui du prince de l'absurdité. Il n'est pas naît, celui qui saura lui mettre des chaînes sans s'y étrangler.
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Arabel
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MessageSujet: Re: Oranes et les délices de l'indescence   Oranes et les délices de l'indescence Icon_minitimeJeu 16 Avr - 1:29

//RÉCOMPENSE DONNÉE 16 AVRIL 2009 POUR LA TENUE D'UN JOURNAL RP DE QUALITÉ DE 3 PAGES -30,000 PO//
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MessageSujet: Re: Oranes et les délices de l'indescence   Oranes et les délices de l'indescence Icon_minitime

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