Login nwn : -Salambo-
Nom du personnage : Mélusine Roncefée
Âge : 19 ans
Classe(s) et combien de niveaux de chaque classe : Ensorceleuse
Description physique et psychologique :
( A voir RP)
Chap 1 La Dame de Roncefée.
A quelques pas du village des hommes et pourtant, si loin de leur monde, j’ai grandi.
Un toit de chaume, quelques pierres moussues, de la vigne vierge pour mortier, au cœur de la foret de Bruinerrance : La clairière de Roncefée…
Notre foyer était humble mais, comme je n’avais jamais connu d’autre luxe que l’âtre de pierre, ma paillasse d’herbes, le miel et l’eau, je crois que je ne manquai de rien.
Ma mère était l’alpha et l’oméga de mon univers miniature, une déesse généreuse qui accueillait entre ses bras déliés, pêle mêle, mes embrassades sucrées, les corps enfiévrés des fermiers robustes, l’étreinte d’un bel elfe, mon père, que chaque automne lui ramenait.
Pour les autres, c'est-à-dire tous sauf moi, elle était la Dame de Roncefée, une créature bâtarde, crainte et désirée que l’on allait trouver à la tombée de la nuit, le cœur battant de l’angoisse d’une grossesse non désirée ou consumé par un désir inassouvi.
Elle versait des sucs dans des fioles, consultait les entrailles des corbeaux, clouait des chouettes aux portes et s’offrait souvent. Parce qu’elle aimait la vie.
Pour moi, elle était la source suprême de tous les savoirs. La fontaine pure ou j’allais puiser des sciences que les tomes taisent, que les bibliothèques renient. Elle m’enseigna sans compter les heures, car pour cela il me suffisait de l’observer…Et mon regard la quittait rarement.
De cet enseignement, trois phrases demeurent, la sainte trinité de ma morale paienne, la pierre angulaire qui soutient l’édifice chaotique de ma vie :
« Ne pleure pas ma mort, car j’ai vécu ce jour sans rien remettre à demain. Je n’aurais rien fait de plus qui m’aurait valut le crédit d’une heure, d’une minute d’une seconde »
« N’asservit ta liberté a aucune cause, même pas a l’amour. Car l’amour véritable ne demande rien en échange. Ni serments sous les guis, ni anneau de métal, ni contrepartie »
« Il existe derrière la colline, une plus haute colline encore que ton regard confond avec le ciel »
Les regards que mes parents s’échangeaient à l’heure où murissent les vignes, m’enseignèrent la longueur d’une année. Les fées qui nichaient dans les fourrés, le prix de d’une saison. De l’éphémère vie des lucioles, je compris l’importance d’un jour…Je grandis alors, sans heurt, en silence comme le fait le chèvrefeuille dans la terre fertile.
Mes pieds oubliaient les sabots, mon corps en fleur débordait des corsages, je murissais sous le soleil radieux de son sourire. Il me semblait évident que j’étais différente, mais je n’en souffrit pas alors, car dans ma solitude, il y avait le « nous ». Un double qui changeait tout.
Quand les brumes s’installaient, les entrailles de la foret s’ouvraient pour me ramener mon père. Sa mince silhouette se dégagait des buissons, toujours à l’aube, et il s’installait pour la saison à Roncefée. C’est pour lire ses poésies que j’ai repoussé les ombres pour la première fois. Il ne fut pas surpris par le halo de lumière que je tirai du néant. Il me sourit…Et je saigne encore de ce sourire là.